Une histoire pour le moins cryptique. Pardon de trouver ça bizarre. Un aveugle, à trente-cinq ans passés, qui serait parvenu à survivre dans les plaines désolées du Far-West? A sembler suffisamment fiable pour qu'on lui confie cinquante nénettes destinées à de pauvres mineurs, qu'elle ne verront d'ailleurs probablement jamais?

Blindman transbahute pendant 1h45 son regard torve et son sourire peu convaincu. Ce garçon est une épave. Il fait parfois de petites blagounettes, visant à rassurer sur sa compréhension distancée des "enjeux" du film. Je reconnais qu'après s'être fait bousculer par tous les péquenauds du coin, il est capable de tirer un peu au hasard et de buter pas mal de monde. Mais c'est fait avec un tel manque de conviction... L'ensemble du casting a l'air si las... On n'en dira pas autant de l'équipe caméra, passée maître dans l'art de réveiller son public avec un bon zoom avant par-ci par-là. Dans la même optique, les gros plans sur les yeux du héros. On s'en serait passé (les quasi albinos, c'est effrayant), mais cela permet au spectateur de repartir de plus belle.

Ringo, l'argument qui a sûrement permis au film de sortir en salle, meurt au bout de 40 min. Après, il reste 1h05... Heureusement, il y a des guitares et des gilets bizarres, façon groupe de rock underground qui fabrique TOUT avec des animaux morts et des boutons dorés. A noter, la présence d'un cheval qui me semble surqualifié ici, et qui aurait pu faire carrière dans un Zorro au lieu de traîner dans Blindman. Il s'appelle Capo. Et il est coiffé de façon très hype, avec une petite mèche sur le devant.

Une scène d'anthologie: la fuite des cinquante filles sur les dunes. Robe blanche, cheveux au vent, on se croirait en Palestine au Ier siècle. Ici, encore une question: elles n'ont aucune arme, elles courent lentement, et elles coûtent très cher, alors pourquoi les affreux méchants qui veulent les récupérer leur tirent dessus? Ce film rend fou. Le truc le plus inquiétant: pourquoi les autres à côté de moi faisaient semblant de comprendre?
Hélice
5
Écrit par

Créée

le 10 juil. 2011

Critique lue 493 fois

10 j'aime

6 commentaires

Hélice

Écrit par

Critique lue 493 fois

10
6

D'autres avis sur Blindman, le justicier aveugle

Blindman, le justicier aveugle
Chaiev
6

Les yeux fermés !

On le sait, l'important avec les spaghettis, ce ne sont pas les pâtes, mais la sauce ! Et rayon assaisonnement, le père Baldi n'y va pas avec le dos de la cuillère. C'est simple, on dirait que ses...

le 10 juil. 2011

16 j'aime

15

Blindman, le justicier aveugle
Torpenn
4

Sosies, de l'air !

Zatoichi en western spaghetti avec Ringo Starr dans le rôle du méchant et 50 donzelles plus ou moins vêtues comme objets de convoitises, ça faisait presque rêver la petite partie perverse de mon...

le 10 juil. 2011

15 j'aime

21

Blindman, le justicier aveugle
guyness
6

Ringo, t'es dur avec les femmes !

Sur le papier, (et à même l'écran), Blindman a tout pour plaire au cinéphile cryptique: - C'est western italien de 1971, on est en plein âge d'or de ce cinéma de genre (même si certains vont...

le 26 févr. 2011

14 j'aime

Du même critique

Le Grand Sommeil
Hélice
9

On s'en fout, mais quand même.

EN FAIT, Marlowe s'attaque dès le début à TROIS problèmes distincts (il est essentiel de les distinguer d'abord, pour ensuite les rapprocher, si l'on veut suivre un minimum). 1) Un libraire, Mr...

le 8 juil. 2011

75 j'aime

21

Le Grand Gaffiot
Hélice
10

Pourquoi nous combattons.

Felix, icis, adj. 1) Fécond 2) Chanceux 3) Heureux 4) De bon augure. Félix Gaffiot, tu étais né pour faire mon bonheur. Tu n'as jamais failli. Merci pour tes phrases déjà traduites, merci pour tes...

le 27 déc. 2010

63 j'aime

8

Critique de la raison pure
Hélice
9

La gaya scienza

C'est à pleurer de joie. Critiquer la Critique? Pas pour moi, je me contenterai d'exprimer mon allégresse et ma reconnaissance. Certes, la prose de Kant a tendance à me faire grimacer, de même que...

le 15 avr. 2011

61 j'aime

24