Blink Twice n'est pas mauvais, je trouve que le film fonctionne bien même si la montée en tension se fait attendre et que la dernière demi-heure tombe dans la facilité. Je me suis laissé prendre au jeu, les trois acteurs principaux sont talentueux, le découpage est dynamique et en dépit d'effets visuels très artificiels, ainsi que de plans que je qualifierai de naïfs ou autres facilités scénaristiques, je pense pouvoir dire que c'est un premier film assez positif.
Par contre niveau idéologie, messages véhiculés, clichés répandus et autres sous-entendus foireux on est au sommet de l'art contemporain et c'est ce qui en fait malheureusement un film tout-à-fait insupportable.
Je vais la faire courte et outrageusement spoiler :
Blink Twice est un film sexiste et raciste.
Tous les hommes présents dans ce film sont d'immondes cis pervers narcissiques blancs et riches de surcroît (comme tous les blancs ?), d'ailleurs ils se font tous sauvagement buter sauf le principal qui se fait, encore mieux, soumettre tel un toutou.
Absolument aucune diversité n'est présente chez les, de fait, antagonistes, on ne voit qu'un seul homme afro-américain au début et à la fin du film, un figurant.
Chez les femmes la diversité est beaucoup plus présente : la gentille voisine rousse meurt la première, les deux débiles blanches suivent (la fausse blonde de service qui fume des joints et sa copine brune suiveuse), la méchante est, naturellement, une boomeuse blanche refaite de partout, elle se fait planter par notre héroïne du jour qui est une warrior afro-américaine tout-à-fait innocente, dévouée et adorable, la encore-plus-warrior est une latina et pour finir la tout-aussi-encore-plus-warrior est une métisse, c'est la seule qui périra dans le combat final mais avec classe.
S'il n'y avait eu que l'affaire Epstein dans l'histoire des élites perverses du showbiz américain, à la limite, j'aurai gardé ce billet pour moi, mais manque de chance pour notre "fille de" parvenue qui se lance ici dans la réalisation d'une œuvre presque politique, l'affaire P. Diddy éclate presque au moment de la sortie de ce film. Ça tombe mal !