Ce premier long métrage de Drew Barrymore a eu le malheur de sortir un ou deux ans trop tard, alors que tous les effets "cool sundance" étaient en train de devenir si éculés que ça pouvait en devenir insupportable. Casting 5* de la comédie US (une héroïne sortie tout droit de sa gloire de Juno, Kristen Wiig et Jimmy Fallon, ex-gloires du SNL, le dernier frère Wilson, le retour flamboyant de Juliette Lewis, etc.), une bande-son rock-indé en or massif, le cadre d'Austin, TX, une des trois capitales du cool hipster aux Etats-Unis (avec Brooklyn et Portland), et bien entendu, le roller-derby. Bref, Whip It est au cool ce que le porno est au sexe, par moments.
Pourtant, si au lieu d'y voir un Juno-bis, une catégorisation qui ne rend pas justice au film, on y voit avant toute chose un film de Drew Barrymore, on ne peut qu'être touché. Cette histoire d'une gamine au visage de poupée, qu'on force à rentrer dans un moule mignon-gentil, et qui fait tout pour s'en émanciper, est prête à prendre des coups, et trouve sa voie parmi les déglingués, c'est moins celle de Bliss Cavendar que celle de Drew Barrymore elle-même, et ça en fait un film si intimiste qu'on ne peut pas ne pas être touché en plein cœur.
En plus elle remercie Steven Spielberg dans le générique final <3