Into the Wild
Premier long-métrage de fiction du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, aussi connu sous son surnom de « Joe », Blissfully Yours est en soi une introduction idéale au cinéma si singulier du...
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le 2 sept. 2015
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" Blissfully yours" débute de façon abrupte, par un ensemble de scènes qui présentent les différents personnages, et décrivent ce qu'ils sont.
Trois personnages, Min, Roong, et Orn, seront principalement mis en scène
Le film dès sa séquence inaugurale dévoile un problème d'urticaire dont souffre Min, le personnage masculin. Cela provoque une desquamation de la peau, une forme de mue, métaphore pertinente pour ce personnage, - dont on perçoit la différence de physique avec les autres -, et que l'on comprend en transit, venant d'un ailleurs et rêvant d'un autre, qui exclut la Thaïlande où il vit au moment du film.
L'utilisation de couleurs spécifiques définira les différents lieux de la ville, filmés en plan fixes, et impeccablement cadrés. La ville est quittée par un travelling arrière qui procure une griserie, une sensation de liberté retrouvée.
Sentiment renouvelé quand les deux amoureux roulent en voiture dans un paysage de nature. Pendant ce trajet, un plan serré sur les bras et les mains de Min et de Roong son amie introduit la sensualité à venir.
Au bout de 45 minutes, apparaît le générique du film , comme si le véritable film commençait. Commence alors une plongée dans la jungle, de plus en plus profonde, jusqu'à l'arrivée à un lieu spectaculaire. Tout n'est ensuite que volupté et sensualité. Les corps et la nature sont sublimés par la magnifique photographie de Sayombhu Mukdeeprom.
Apichatpong Weerasethakhul filme indifféremment le couple plus âgé que le jeune. Le film propose alors une suite de plans superbes, des promenades sur les corps et dans la nature. Le moment ou Min grapille et mange des baies rouges, bientôt rejoint par Roong, remake épanoui d'un Adam et Eve croquant la pomme fatale, est un des exemples de la grâce qui touche le film.
Les pensées de Min sont énoncées en voix off et parfois, des dessins assez naïfs réalisés par lui se superposent sur la pellicule. Le temps semble suspendu dans cette nature tropicale luxuriante, éclaboussée d'éclats de lumière.où on entend curieusement, pas très fort, comme un bourdon électronique lancinant, que couvrent des chants d'oiseaux et d'insectes. Le film aussi est arrêté... Il se conclut tout aussi abruptement qu'il avait commencé par de brèves nouvelles de Min et de Roong et enchaîne avec le générique.
Ce deuxième film d'Apichatpong Weerasethakhul n'a certes pas la profondeur de ceux qui le suivront ; c'est une œuvre plus simple, et cependant d'une grande beauté.
Créée
le 18 janv. 2022
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