Ce film n’est pas un biopic, pas plus que le roman n’est une biographie. Le projet de Joyce Carol Oates était extrêmement périlleux, créer un personnage de fiction à partir d’une star, et elle l’a superbement mené à bien, dans un immense roman d’une puissance terrible.
Le film respecte parfaitement l’esprit du livre et nous submerge d’un indicible malaise, remarquablement mis en scène et en images. L’interprétation est d’une qualité exceptionnelle, profonde, sensible, parfois insoutenable.
Le regard perdu et poignant de cette Norma Jean nous poursuivra longtemps, et que dire de celui de la petite fille terrifiée à la vue de l’orphelinat?
Je comprends le désarroi, voire la rancoeur des amateurs de glamour, ils se sont trompés de film, qu’ils se dégottent une bonne vieille rétrospective “Marylin” pour se délecter en paix de son talent incontestable et de son incomparable présence.