Blood de Brad Anderson, est un joli patchwork de films d'horreur recyclés, mais dont les grosses ficelles scénaristiques tiennent mal chaque carré de tissu déjà-vu. Visuellement, Anderson soigne son ambiance poisseuse et lugubre, a la main étonnamment légère sur le maquillage du petit monstre (on attendait bien plus impressionnant, vu les effets-chocs de son précédent The Machinist), et démarre une sous-intrigue de séquestration de personne fragile qui n'était pas si mal... Dommage, vraiment dommage, que chaque scène sente le déjà-vu à plein nez (on a vingt titres de films en tête, on connaît exactement tout le déroulé du film, d'une linéarité et prévisibilité folles...), que le film se bride dans son gore (un peu de sang...et après ? C'est un peu prude) et dans les méandres immoraux que pourraient prendre la cohabitation des vivants et du monstre (il n'est pas très véhément, effrayant, il ne doute pas assez de sa nature... Comme dit : très linéaire, très lisse). Blood est loin d'être raté, il se suit même plutôt très simplement (du fait de son absence de toute tentative audacieuse ou originale), et comblera les attentes d'un public qui ne vient y chercher qu'une histoire de gamin-vampire protégé par sa mère jusqu'à l'impensable (intrigue qui aurait pu être bien plus salée : la mamie est une idée sadique sous-exploitée, les attaques avortées du gamin sont un peu décevantes, la mère qui est infirmière mais ne cherche pas de solution scientifique au problème est un contre-sens vite expédié...). Blood fait le service minimum du film de monstre, jamais totalement honteux grâce à sa belle photo lugubre et à quelques clichés qu'on s'amuse à reconnaître (oh Zoltan, oh Sleepy Hollow...), mais n'essaie jamais d'exister par lui-même. Un film pas totalement exsangue, mais anémié.