Ressorti du purgatoire après des années de vache maigre et des problèmes personnels qui l'ont radié de Hollywood, Mel Gibson se trouve une nouvelle place dans des series B ou des projets indépendants qui font bien souvent échos à sa carrière. Cela a démarré en 2011 avec Le Complexe du Castor (de Jodie Foster) pour enchainer sur des films d'actions de seconde zone à l'image de ce Blood Father qui regroupe toute la mythologie "gibsonienne" en son sein. Le pitch n'est pas franchement original pour Mad Mel qui joue un ex taulard arrondissant ses fins de mois à faire des tatouages dans sa caravane, planqué dans le désert californien. L'homme vit seul et tente de se faire oublier mais lorsqu'il retrouve sa fille disparue il y a quelques années, il doit la protéger des cartels mexicains vengeurs avec qui elle a fricoté. Cheveux blancs, barbe à faire pâlir le Démon, rides marquées et muscles saillants, Mel Gibson est le Mâle Alpha qui a de la bouteille et qu'il vaut mieux ne pas faire chier. Badass a souhait, son personnage dans Blood Father transpire d'un charisme rare qu'il conduise une Harley dans un no man's land, un canon scié à la main ou à dérouiller quelques malfrats peu fréquentables. Pas totalement un fiction d'action (ces scènes sont finalement expéditives), il se forme un vraie duo avec Erin Moriarty qui joue sa fille et n'est pas la princesse en détresse que l'on pourrait croire. Les comparaisons avec les Taken-like est ainsi vite oubliée devant ce film où le vieux Mel Gibson est en symbiose avec son environnement, mis en scène avec tact par le réalisateur des Mesrine.