On ne cherche pas à nous mentir sur la marchandise : c'est une série B, avec une trame principale franchement banale (un père tente de protéger sa fille, aux prises avec des trafiquants de drogue) et où il ne faut pas chercher des discours débordants de profondeur ou de subtilité. Reste qu'une fois écrit cela, le film fait le boulot. Pas un budget énorme, certes, mais bien exploité par l'efficace Jean-François Richet, revenant à un cinéma de genre qui lui convient mieux que la comédie dramatique (le moyen « Un moment d'égarement »), d'autant que celui-ci évite avec une certaine habileté un récit trop linéaire ou des personnages trop fades, certaines « gueules » chez les seconds rôles faisant leur petit effet.
D'autant que le réalisateur prend soin de ne pas nous décrire un surhomme, mais au contraire un mec un peu au bout du rouleau, prenant lui aussi des coups, auquel Mel Gibson (que l'on voit vraiment beaucoup trop peu ces dernières années) apporte son magnétisme et son charisme presque intact. Pas du grand cinéma, mais un thriller un peu à l'ancienne, autant visuellement que dans sa volonté d'aller (légèrement) à contre-courant de ce que le genre peut proposer aujourd'hui : modeste, mais plutôt plaisant.