Poupées déchirées, poupées de sang
Quand j'ai une heure trente à tuer et que ce qui me sert de cervelle est encore à moitié dans les bras de Morphée, j'aime regarder des slashers des années 80. A chacun ses plaisirs coupables, hein.
"Cheerleader Camp" aka "Poupées de chair" aka "Le campement de l'horreur" est une bonne trouvaille. Attention, le film est loin d'être génial, ou bon, ou pas mal, mais il a le mérite d'être distrayant. Les adeptes de soirées nanar y trouveront surement leur compte même si j'ai du mal à le classer complètement dans cette catégorie, ne serait-ce que par empathie envers le réalisateur qui tente des trucs, bon les foire quasi constamment, mais quand même.
Premier ingrédient de tout bon slasher qui se respecte : des filles, plein de filles, avec tout ce que cela inclut, à savoir poitrines impudiques et jupes bien trop courtes.
Et John Quinn, le réalisateur s'est surement dit qu'il n'y avait pas mieux pour ça qu'un... camp de POM-POM GIRL ! WOUH ! --remue des pompons--
A noter que grâce à ça, le Leclerc du coin un samedi après-midi à la veille de Noël vient d'être relégué à la seconde place de mon classement des endroits incarnant le mieux l'enfer sur Terre.
Alors on en a de la gourdasse, à finir sur-hydraté en plein Sahel, des combats de Kikalépluboboobs via des enlevages de soutifs totalement inappropriés et de la cuisse légère que ce soit pour les chorégraphies de POM-POM GIRL ! WOUH ! ou d'autres activités que ma délicatesse légendaire me retient de mentionner ici.
Mais qui dit 80's dit aussi coiffures improbables, sourcils mastocs et jogging multicolores en polyester... A vous de juger votre degré de sensibilité.
Ensuite, on attend du réal qu'il nous mène un peu en bateau au sujet de son tueur, qu'il nous surprenne diantre !
Alors dès le départ on se doute de l'identité de l'assassin, et comme on en est pas à notre premier film du genre, on se prend à chercher des pistes moins visibles, on sait bien que cela ne peut pas être AUSSI évident, hein... Et bah je veux pas vous gâcher le plaisir mais ne vous fatiguez pas trop les méninges.
Maintenant on ne va pas se leurrer, si l'on regarde des slashers c'est aussi pour voir des mises à mort qui déboîtent, sanglantes et/ou originales et/ou esthétiques.
Ben de ce point de vue ce n'est pas complètement loupé (le compliment qui n'en est pas un : tout un art). Si d'un point de vue ludique, c'est plutôt sympa avec des armes qui sortent un peu de l'ordinaire couteau et des maquillages qui tiennent la route, on regrettera cependant que ces crimes tardent un peu à arriver et soient trop vite expédiés (quand certains ne sont même pas montrés à l'image).
Ici le réalisateur n'a pas l'audace de nous présenter un film à prendre totalement au premier degré (enfin je l'espère) mais le second degré étant très difficile à manier, il nous tente la "comédie horrifique" et... échoue. Parce que si montrer ses fesses à la fenêtre d'un mini-bus était le sommet de la drôlerie ça se saurait. On a même droit au personnage du gros rigolo, mais si vous savez : celui qui fait des vannes pas marrantes sans cesse en draguant sans espoir mais bien lourdement toutes les filles qui passent.
Pourquoi dans les films les gros sont toujours cantonnés aux rôles de ce genre ? Ils s'excusent de leur surcharge pondérale en amusant la galerie ? Je vous laisse de ce fait deviner qui dévoile son fondement sans retenue aucune.
Donc au final c'est plutôt mauvais tout ça et pire, le tout est parsemé de séquences de danse de POM-POM GIRL ! WOUH ! qui, personnellement, me mettent plutôt mal à l'aise et réveillent certains aspects violents de ma personnalité que j'essaie de cacher derrière ma passion pour les peluches d'hippopotames (trop choupi t'as vu), MAIS ça se laisse étonnement très bien regarder.
Contrat rempli donc.