Blue
7.6
Blue

Film de Derek Jarman (1993)

J'aime le bleu, je crois que ce film aime cette couleur aussi

Cela fait un moment que je n'ai pas écrit de critique, ce film m'a donné envie d'en écrire une.


Un film pour les cinéphiles car il n'y a pas d'action blockbuster je suppose


Au début, je me demandais si l'expérience de voir du bleu pendant plus d'1h serait sympas, sachant que les biopics, films expérimentaux me dérangent pas (pour avoir vu un film de 24h je me suis dis que ça irai), normal, j'ai visionné vite fait et je me suis demandé si j'avais intérêt à regarder du bleu pendant 1h, sans image, rien, c'est quand même une expérience.


Et vu qu'il fallait malgré tout que je le voie car on me l'a conseillé je me suis préparé un petit set up: bol de céréale, jus d'orange, ma mère regardant partiellement se demandant ce que je fais, dans canapé histoire de profiter un maximum et voilà, que le visionnage commence !


Sérieusement, je fut étonné. Si une critique du cinéma actuel se posait, ça serait que le spectateur n'est pas au centre du film, il n'imagine pas, ne ressent pas, on lui donne tout, tout de suite, rares sont les films qui parviennent à utiliser l'imagination et lorsqu'ils le font c'est en général métaphorique. Or là, tout est en hors champ, on ne voit rien. Et tant mieux, cela laisse libre court à notre imagination, on peut se plonger dans le film


Je pense que si on filme l'invisible on fait du bon cinéma et là de l'invisible on ne voit que ça (la blague sans le vouloir), mais que ça. Pourquoi ? C'est à nous d'imaginer ce qui se passe, on imagine la scène à partir de la description et la voix off, la bande son font le travail, ç'en est perturbant


Ainsi, on imagine la situation, l'espace, le temps. On n'est jamais dans le chaos, on est dans la retenue et c'est ça qui en fait un film prenant.
C'est vraiment une expérience unique et qui contrairement à beaucoup d'autres films qui oublient l'essentiel : l'émotion, le ressenti
Pour tout dire à la fin je ne voulais pas que ça s'arrête, car l'arrêt du film signifiant la mort du narrateur. Mais on ne va pas se cacher que ce n'est pas forcément le film le plus facile d'accès, le plus divertissant du monde, le plus attractif si l'on n'est pas le publique visé...


Petite pensée à l'auteur qui est vraiment sur le point de mourir du SIDA, serait-ce ce pourquoi c'est si authentique, si réel ? En tout cas c'est beau ce travail, et je le reconnais.


Maistre Piece

HistoriArt
9
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le 4 avr. 2022

Critique lue 56 fois

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