Le youtubeur Durendal termine son vlog sur Blue Jasmine en déclarant : "il est toujours intéressant de voir une personne intelligente s’exprimer à l’écran".
Et oui, Woody Allen est un scénariste que je qualifierais volontiers d’intelligent ! Fidèle à son réalisateur, Blue Jasmine a une idée intelligente : c’est une critique des riches devenus "beaufs", une critique contre la superficialité des gens aisés, qui les éloigne trop facilement de la réalité du monde...
Cette belle idée n’a pas manqué de m’intéresser dès le début. Seulement voilà, ce n’est pas parce qu’on a UNE bonne idée que ça en fait un bon film. Et malheureusement, j’ai l’impression qu’après le premier quart d’heure, on a vu tout le film.
Woody Allen a ici une bonne idée qu’il utilise mal. On plante le décor, et rien n’évolue dedans. On observe Cate Blanchett se dépêtrer désespéremment dans les mailles du filet qu’elle s’est tissé. Tout est prévisible, on n’est jamais surpris. Le scénario va alors se traîner difficilement tout au long du film. Très vite, je commencai à trouver le film de plus en plus long.
Les péripéties de l’histoire sont sans relief, et j’ai eu plusieurs fois une impression de remplissage.
On sait d’avance comment va se terminer l’épisode du diplomate veuf, le chapitre chez le dentiste est plutôt consternant par son manque d’intérêt.
Reste l’aventure de la soeur qui trahit son fiancé, histoire de nous montrer que la superficialité peut se retrouver chez tout le monde, même les moins riches (pour peu qu’on leur offre une tentation). C’est pas mal trouvé, mais ça reste bien léger à se mettre sous la dent.
J’ai apprécié l’idée de superposer dans la narration le passé d’une Jasmine aisée, avec le présent d’une Jasmine sans le sou. Cependant, si cette idée est intéressante par le contraste qu’elle offre, on s’en lasse trop vite à mon goût.
Je suis également assez déçu par l’humour... plutôt fade. A part un ou deux dialogues, je n’ai pas retrouvé le Woody Allen que j’aime tant, le Woody Allen créatif à l’imagination et aux idées débordantes. On reste à des années lumières de ce que peuvent produire Manhattan, Annie Hall ou La Rose Pourpre du Caire... Quelle ne fut donc pas ma surprise en entandant la salle rire aux éclats nombre de fois !
Le tragique n’est pas non plus prenant. Comme le senscritiqueur DREAM le définit très bien dans sa propre critique (à laquelle je vous renvoie), il découle malheureusement du jeu de Cate Blanchett un manque de ressentiments. Elle interprète pourtant son rôle à la perfection, mais le personnage qu’on lui demande d’interprêter ne m’aura pas (ou à peine) fait rire, et certainement pas pleurer.
Ce film a donc quelques idées intéressantes, comme Woody Allen sait si bien les trouver, ainsi que deux superbes actrice,s mais j’ai trouvé qu’il se traîne et n’ai pas pu m’empêcher de m’ennuyer. Les points forts du films nous sont présentés dès le début, et on nous demande de rester en admiration devant eux pendant 1h40. Un peu long à mon goût.