Femme au bord de la crise de nerfs
J’ai longtemps hésité car je commence à en avoir sérieusement marre de Woody qui fait tout le temps le même film, et qui se remet en scène avec son numéro de clown triste, et qui croit innover en visitant chaque capitale européenne : Paris, Barcelone, Rome… Mais on dit que les grands ne meurent jamais, alors je me lance. Et voilà que je vois que Woody retourne au pays, redécouvre une actrice, et se souvient des bienfaits de la simplicité. Pas de dialogues tourne-en-rond à rallonge, seulement le plaisir de filmer une femme au bord de la crise de nerfs, et une actrice qu’on avait oublié qu’elle était aussi bonne, (je parle de son jeu, évidemment). Une histoire simple, mais à tiroirs, comme il sait si bien le faire, pas de choral cette fois, avec une ribambelle de stars qui d’habitude passent pour faire deux minutes et se montrer sans rien d’intéressant à dire. Juste une actrice, une histoire, et Woody redécouvre la légèreté, et c’est beau à regarder. Kate Blanchet assure comme une malade, et j’ai bien du mal à savoir si c’est une idiote, une folle, ou une grosse manipulatrice, (je parle de son personnage, évidemment). Pendant tout le film on est baladé, et pourtant ça reste en suspens, et on n'a jamais la réponse. Justesse, équilibre, montage tout en douceur, sans douleur, casting avec des seconds assez pittoresques, chacun d’eux révèle indirectement un aspect du personnage principal, vraie tour infernale autour de laquelle tout le monde tourne. Et cette fois-ci, Woody ne va pas faire l’acteur, car il se dit qu’il est très bien derrière la caméra, et c’est très bien comme ça. Sautez donc sur le dernier Woody, il est bon le dernier Woody.