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Jim & Amanda ont la quarantaine passée lorsqu'ils se retrouvent, par hasard, dans la supérette de la petite ville qui a vu naître et grandir leur première relation amoureuse.
Irrésistiblement attirés par cette douce amère nostalgie que promettent leurs retrouvailles, ils se remémorent et revivent ensemble les sensations d'un amour vécu à mi-chemin entre l'enfance et l'âge adulte, le temps d'une journée qui intervient dans leur vie comme une parenthèse inattendue ponctuée d'instants de lucidité face au temps qui passe (et qu'on ne rattrape plus).


Avec Blue Jay, Alexander Lehmann nous ramène inlassablement à nous-mêmes en faisant passer le message que finalement, les personnalités changent peu au fil du temps et que les sentiments amoureux portent en eux, et pour toujours, ce petit "je-ne-sais-quoi", cette saveur d'éternité, dès lors que l'on décide de les déterrer et de les regarder à nouveau bien en face.


Le choix du noir et blanc (symbole d'un passé du cinéma) me fait dire qu'il choisit la figure de la métaphore pour comparer l'histoire du septième art à celle de leur amour : on les regarde tous les deux de loin, avec une vision nouvelle et consciente de ce qu'est le présent, mais empreinte d'une grande nostalgie vis-à-vis de ce qui a été et de ce qui n'est plus tout en contribuant, sans aucun doute, à ce qui existe aujourd'hui.


Et c'est une valse. Un tourbillon de souvenirs et d'émotions, une histoire revécue et fantasmée en accéléré, parce que le temps est passé, parce qu'il continuera à passer, irrémédiablement, et que même dans l'instant, le présent reste fugace, que reviennent au galop, l'obsession du passé, du futur, du futur dans le passé et l'on s'y perd mais que reste-t-il, au final ? Une complicité, une bienveillance, le combat permanent entre la folie et la raison, le combat que l'on mène face à la vie, la question de savoir qui gagne, qui perd face à l'Autre avant de finir par déclarer match nul, à bout de souffle, et que ne finisse par régner que le silence.


Un peu léger et simpliste mais romantique et réaliste, Blue Jay nous emporte simplement dans la poésie et la complexité d'une intimité perdue, retrouvée et éternelle.

Juliefnt
6
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le 8 juil. 2020

Critique lue 445 fois

Juliefnt

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