Je ne sais pas pourquoi, mais je craignais aux vues du titre et du pitch un film « indé » américain sans réelle originalité. Pourtant : Pouah ! « Blue Ruin » ça envoie ! Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce film, au-delà du fait qu’il est très propre techniquement, c’est que c’est un film qui a du rythme et de la densité. On m’annonce un mec paumé qui veut attend qu’un assassin sorte de taule pour se venger ? Je m’attendais à me faire chier pendant 1h30 à voir la traque. Eh bien non. « Blue Ruin » va très vite au-delà de ça, et enchaine les péripéties et les évènements. C’est un film qui va jusqu’au bout et, rien que pour ça, moi ça me fait plaisir. Or, il faut qu’en plus d’aller jusqu’au bout, le film le fasse avec savoir-faire et avec goût. Le choix des acteurs est excellent : ils ont tous une gueule à la fois typique et en même temps tellement représentative de l’Américain lambda. Les personnages ont une véritable pâte dans l’écriture qui les rendent à la fois pathétiques, émouvants, riches… bref réels. Et il faut qu’en plus de ça, « Blue Ruin » se targue d’un propos certes simple, mais efficace, qui parvient à le distinguer des banals films de vendettas qui se veulent de simples exercices de style. Vif, dense et précis… C’est comme ça qu’on devrait les faire plus souvent les films de genre. Ce « Blue Ruin » n’a rien d’exceptionnel en soi, mais il a tout pour être plaisant et prenant. Moi c’est tout ce que je demande à un film qui a la prétention d’être simple mais bon. Décidément, je pense que je vais le suivre ce Jérôme Saulnier…