Bob est un ancien truand, qui fréquente les tripots de Montmartre. Malgré ses pertes récurrentes, il a toujours une certaine aura dans le milieu, et même auprès de la police. Un jour, après une nouvelle série de déconvenues, il imagine un coup : braquer le casino de Deauville...

"Bob le flambeur" est aujourd'hui célèbre pour être le premier film de gangsters de Jean-Pierre Melville. Forcément, impossible de ne pas le comparer aux classiques que pondra ensuite le réalisateur. Et oui, c'est injuste mais c'est comme ça.

Par rapport à ses successeurs, "Bob le flambeur" ne paraît clairement pas aussi maîtrisé, ni aussi précis. Dans le choix des plans, ou le découpage (dont une fusillade, heureusement courte, particulièrement ratée). Son ton est aussi étonnement plus léger, moins sombre. Melville cherche ici à brosser un portrait de l'ambiance des tripots de Montmartre, et le fait avec une certaine chaleur, voire parfois même de l'humour !

C'est honnêtement assez réussi, à part peut-être la voix-off pas vraiment utile. Et s'il n'y a pas de star, le jeu d'acteur y est convaincant. Dont Daniel Cauchy en jeune loup, et Roger Duchesne en criminel respecté à l'allure sèche. Par contre, je n'en dirai pas autant d'Isabelle Corey, monotone et fade.

La préparation du casse fonctionne bien. Et elle inspirera visiblement du monde : certains passages font penser à "Ocean's 11" (l'original, qui sortira en 1960) et "Ocean's Eleven" (le remake de 2001). Hasard ou pas ?

Tandis que le dernier acte et le dénouement sont étonnants. On retrouve une dose de fatalisme typique des films de Melville, mais pas comme on pouvait s'y attendre. Dont un final plus ironique que tragique.

A l'arrivée, si vous vous attendez à quelque chose de la trempe du "Cercle Rouge", évidemment vous serez déçus. Mais si vous voyez cela comme les débuts du film de gangster d'un réalisateur prometteur, il y a suffisamment de bons éléments et de surprises pour que ce soit notable.

Redzing
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le 30 juil. 2024

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