Bodied
7.3
Bodied

Film de Joseph Kahn (2018)

Je suis pas un fan de ce réalisateur a priori car son "Detention" m'avait assez déplu. Je suis curieux de voir "Torque". Et puis celui)ci je l'ai lancé sans grande conviction. Disons que l'univers m'intriguait.


L'intrigue est chouette. Bon, je suis déçu que l'on n'approfondisse pas réellement cet univers du battle rap, j'aurais voulu en savoir un peu plus là-dessus d'un point de vue sociologique mais aussi en terme d'organisation et tout le ramdam ! Mais la destinée, quoiqu'un peu facile du héros, m'a plu, parce que ce n'est pas totalement lisse.


J'aime beaucoup le message porté sur notre société : aujourd'hui on ne peut plus rien dire, il y aura toujours un groupe en -isme pour te dire que tu es un méchant ; les auteurs parviennent ici à démontrer jusqu'à quel degré d'absurdité ces revendications de SJW peuvent mener. Mais sans non plus dresser un portrait réaliste sur cette pratique du battle rap, à savoir des insultes qui peuvent être prises personnellement contrairement à ce que certains combattants disent. C'est donc à chaque spectateur de se faire sa propre opinion, en ayant vu le bon et le mauvais de ce sport.


Pour en revenir au scénario en soi, c'est assez bien foutu : les joutes verbales sont très bien écrites, encore heureux au vu du sujet ! Certaines battle sont un peu plus faibles, mais les principales sont les mieux écrites, c'est ce qui compte. De plus les personnages sont plutôt sympas : on souhaiterait plus de scènes avec certains personnages secondaires, mais ça reste suffisant pour ne pas déséquilibrer le récit. Les conflits abondent, les résolutions sont bien trouvées ; le héros se retrouve dans certaines situations bien amenées et bien exploitées.


La mise en scène de Joseph Kahn est bien plus agréable et maîtrisée : il propose ici un rythme plus posé, ce qui ne l'empêche pas de jouer avec le flow des battle pour couper un plan ou pour ajouter des effets spéciaux, mais ça reste ici plus que supportable, ça crée carrément un style bien réfléchi et pas juste épileptiquement gratuit. La photographie est également très plaisante, pas d filtres moches, quelques effets de post prod pour retravailler l'ambiance, mais le tout est fait sobrement. Les acteurs sont tous très bons, je m'attendais à ce qu'ils soient tous de vrais combattants de battle rap, mais même pas, les acteurs principaux sont juste de bons acteurs. La musique passe assez bien aussi, de manière discrète.


Bref, un vrai plaisir que de découvrir ce film. Cela ne va pas dans la direction que j'aurais préféré, mais ça ne m'a pas gâché mon plaisir pour autant. Ha et ce qui est marrant aussi c'est de voir combien certains rappeurs s'en prennent plein la tronche, dont Eminem, je fus donc surpris de découvrir qu'il était un des producteurs.

Fatpooper
9
Écrit par

Créée

le 25 déc. 2019

Critique lue 283 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 283 fois

1

D'autres avis sur Bodied

Bodied
Xidius
9

Make Language Great Again

Enchainant les battles de rap tels des moments de bravoure avec une énergie qui laisse pantois, Bodied permet à Joseph Kahn de célébrer la culture rap tout en la remettant en perspective pour mieux...

le 17 déc. 2017

8 j'aime

1

Bodied
JoroAndrianasol
8

Critique de Bodied par Joro Andrianasolo

Suite spirituelle d'8 mile, délaissant Detroit pour des allers-retours entre LA et New-York et remplaçant le jeune white trash paumé par un étudiant en littérature, qui va lui aussi s'immerger dans...

le 26 janv. 2020

3 j'aime

Bodied
FrançoisGalea
6

La seule limite de notre monde est celle de notre esprit

A l'heure où la reproduction sociale est majoritaire, un enfant exerçant le même travail que l'un de ses parents, un étudiant blanc, fils d'un professeur d'université, décide de vivre sa vie de...

le 30 déc. 2018

3 j'aime

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55