Parce qu'il doit de l'argent à des voyous, un jeune homme est envoyé par sa mère et son frère chez son père, qu'il n'a pas vu depuis des années, et dont il découvre le corps musclé, puisqu'il fait du culturisme.
Comme je le dis souvent, un film m'intéresse d'autant plus quand il m'apprend quelque chose que je ne connaissais pas. En l'occurrence le culturisme, popularisé par Arnold Schwarzenegger dans les années 1970, ce dernier apparaissant d'ailleurs via une archive du film Pumping Iron où en quelques phrases glaçantes, il dit tout sur l'abnégation que doit être cette pratique sportive. Ne faire que ça, au mépris de ce qui se passe en-dehors afin de garder cette musculature impressionnante.
Le film de Roschdy Zem se place aussi dans la découverte de ce milieu, par le regard de Vincent Rottiers, et le contrechamp est donné par Yolin Francois Gauvin, qui est un véritable culturiste, lequel est impressionnant aussi bien dans son corps modelé à la perfection pour un mec de plus de 50 ans, que dans la cinégénie qu'il dégage. C'est toujours montré avec beaucoup de respect, on y trouve d'ailleurs plusieurs athlètes hommes et femmes qui suent sang et eau dans cette salle de sport, certains pour entretenir leur forme, d'autres pour préparer une compétition de culturisme qui s'annonce et auquel Yolin Francois Gauvin donne tout son temps. A avaler des produits, des oeufs en quantité, et de manière régulière à tel point qu'il doit se réveiller à deux heures du matin pour boire ses mélanges, et se rendormir tout de suite après.
C'est plus ça qui m'a intéressé en fin de compte plutôt que la classique confrontation entre un père et un fils à la dérive. Dans le reste du casting, on retrouve Nicolas Duvauchelle, Roschdy Zem dans un rôle secondaire d'entraineur de Yolin Francois Gauvin, ainsi que la sacrifiée Marina Foïs (avec une horrible perruque rouge) qui joue la compagne de cette dernière.
Même si le cinéma n'est pas toujours là, le film arrive quand même à prendre aux tripes par moments, comme lors de la compétition à la fin, sur fond de Eye of the tiger, et surtout, de montrer ce milieu sans distance ni moquerie aucune.