Non, ce n'est pas Piège de Cristal qui a révélé Bruce Willis, mais ce film-là, où il est pour la première fois en tête d'affiche, et auréolé du triomphe de la série Clair de Lune, qu'il tournait à cette période.
Blake Edwards l'a certainement choisi pour ses talents comiques, qu'il a rarement montré depuis, car il se régale à en faire des tonnes. Mais l'autre surprise est de voir une Kim Basinger totalement délurée, dans une histoire où l'alcool ne fait pas bon ménage. On a aussi l'excellent John Larroquette, en amant déchainé, qui vaut aussi par son cabotinage effréné.
Le film raconte une nuit de folie pour un type qui sort avec une fille, le temps d'une soirée, mais dont la particularité est qu'elle ne tient pas du tout l'alcool, au risque de partir très vite en vrille.
Il est évident que très vite, on voit qu'on est chez Blake Edwards ; le thème de l'alcool (récurrent dans son œuvre), le burlesque (certaines scènes sont très drôles, comme un running gag avec une voiture qui percute plusieurs fois des devantures de magasins), et aussi, la solitude qui parcourt Bruce Willis quand il se sépare de sa donzelle.
Boire et déboires accuse juste une grosse baisse de rythme au dernier tiers, renvoyant d'ailleurs à une scène du Lauréat (en version alcoolisée), et une musique souvent atroce, très 80's, de l'habituel Henry Mancini. Reconnaissons tout de même que l'on rit souvent, grâce à la folie contagieuse des comédiens, et un regret sur Bruce Willis, qui n'a certainement pas fait mieux depuis dans le genre comique.