Un gros thriller paranoïaque haletant au suspense bien aiguisé, voilà ce que j'en dis ! J'en attendais pas moins de Yann Gozlan qui avait fait ses preuves avec Un homme idéal, déjà avec Pierre Niney en tête d'affiche. Au carrefour du film d'espionnage et du drame psychologique, Boîte noire nous plonge dans le microcosme de l'aéronautique. Un technicien du BEA, expert en acoustique, enquête sur le mystérieux crash du vol Dubaï-Paris, mais après avoir épluché de nombreuses pistes, il va être contraint de mener sa propre investigation en secret, loin de toutes les autorités et la hiérarchie officielles. Dans un chaos extrêmement bien maitrisé, Boîte noire parvient, via des virages scénaristiques spectaculaires et un décorticage millimétré des sons, à basculer son protagoniste en même temps que ses spectateurs dans la paranoïa. Cette traque labyrinthique de vérité dans un monde de dissimulations dangereux est on ne peut plus prenante et étouffante. À la façon des meilleurs thrillers américains, la mécanique du film joue avec nos illusions, nos doutes, nos hypothèses et dissémine les indices dans un grand puzzle mental où a tension ne redescend jamais. J'ai été totalement alpagué par la fibre auditive du film ainsi que par les musiques de Philippe Rombi, véritable tour de force de cette production, à l'instar du Chant du Loup aux pulsations similaires. La place de l'ouïe est déterminante et offre une expérience sensorielle, qui, en plus de nous questionner, joue avec nos nerfs. Servi par des dialogues denses et bien interprétés, où les non-dits règnent en maitres, Boîte noire peut néanmoins souffrir d'un vocabulaire pointu et complexe qui peut desservir son accessibilité. Il faut être bien concentré pour percer les intentions des personnages et suivre le fil rouge jusqu'à son final... Mais ajoutez à ce beau mélange un casting envoutant, et vous ne pouvez qu'être emballé ! Pierre Niney incarne à la perfection cet homme solitaire, presque autiste, déterminé à faire éclater la vérité au grand jour, au risque de sombrer dans la méfiance et la folie... À ses côtés, Lou de Laâge est parfaite d'ambiguïté et de nuances tandis qu'André Dussollier, Olivier Rabourdin et Sébastien Pouderoux complètent merveilleusement l'atmosphère sous pression de cette enquête qui vaut le coup d'oreille !

alsacienparisien
8

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le 15 sept. 2021

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