Pierre Niney joue un agent de la BEA, qui doit analyser l'écoute de boites noires ayant appartenu à un avion qui avait fait le trajet Dubaï-Paris et s'étant écrasé avec 300 personnes à son bord. Une première écoute fait croire qu'il s'agit d'un attentat, mais ça ne satisfait pas cet agent, en quête de la vérité.
A l'instar de Conversation secrète ou Blow Out, Boite noire est un film dont le son est son élément central, où l'écoute répétée, minutieuse et analytique permet d'entendre autre chose. On pense aussi, bien que ça n'ait guère de rapport, avec Le chant du loup, car on pourrait dire que Pierre Niney a une ouïe perçante, mais en tout cas, l'acteur fait le job dans un travail qui le dépasse, et va peu à peu le consumer, jusqu'à pourrir sa relation avec sa compagne jouée par Lou de Lâage. Il y a aussi André Dussolier qui joue son directeur, ainsi que Olivier Rabourdin son supérieur hiérarchique, dont la disparition va laisser en gros une place énorme dans le récit.
J'avoue m’être complètement pris au jeu de cette enquête, filmée comme un thriller, et dont Yann Gozlan a fait le choix de la rendre peu spectaculaire. Pas d'armes à feu, on ne verra jamais le crash, mais uniquement le son lors d'un superbe plan-séquence inaugural qui nous présente l'avion ainsi que ses passagers. C'est ce qu'on appelle faire confiance au spectateur qui devient lui aussi actif dans cette histoire, notamment lors de l'écoute des sons.
Si j'aurais deux choses à lui reprocher, alors que j'ai passé un très bon moment, c'est que Pierre Niney joue un peu trop seul, laissant à De Lâage et Dussolier le rôle des utilités, mais surtout que l'histoire soit au fond très facile à comprendre, car au fond, le crash n'est qu'un prétexte. De sorte qu'à la fin, il ne reste aucun mystère, car en dix minutes finales, absolument tout nous sera dit sur les véritables raisons, qui sont au fond des enjeux actuels.
Du coup, je ne sais pas si le film supporte une deuxième vision, mais comme découverte, c'est très bon, et ça m'a non seulement rassuré sur le talent de Pierre Niney que je voyais s'éparpiller dans des choses pas géniales, mais aussi et surtout sur le talent de Yann Gozlan, qui s'améliore à chaque fois.