Il ne se passe pas 15 minutes dans le monde sans que le Boléro de Ravel ne soit joué ou écouté. Ce sont les derniers mots du film, et ils illustrent justement l'importance de cette œuvre dans la culture musicale mondiale. Le préambule montrait déjà l'omniprésence du morceau, puisqu'il est repris aussi bien en Chine qu'au fin fond de l'Afrique. Mais un film de 2 heures sur le seul Boléro n'est-ce pas un peu trop ? Et bien, justement non. C'est une très belle surprise.
Le scénario, bien sûr, n'est pas rocambolesque, et la vie de Maurice Ravel est en somme assez simple. Mais le film est une ode à la grâce et à l'élégance. Porté par un magnifique Raphaël Personnaz (prodigieux dans SK1 et dans La Princesse de Montpensier), il interprète avec beaucoup de finesse ce chef d'orchestre mythique et lui donne toutes ses lettres de noblesse.
La découverte étonnante d'une femme, Ida Rubinstein, riche mécène russe, qui lui commandera le Boléro et qui révélera, au déplaisir de Ravel, tout ce que pouvait avoir d'érotique sa composition. Maurice Ravel a tenté 5 fois sa chance au concours du prix de Rome sans jamais l'obtenir. Mentionné à plusieurs reprises dans le film, cet échec permet surtout de mettre en valeur l'idiotie de ces académies conformistes, qui ne savent pas toujours dénicher les talents et passent parfois à côté du génie.
Tout en raffinement, ces deux heures sont pleines de beauté et de poésie.