Dès l'ouverture du film, on entend le Boléro. Le film s'appelle Boléro. Adapté de la pièce de Michel Duran : Boléro. On va donc en bouffer du Boléro ! Et ça tout le long du film, avec cette réception mondaine organisée par une magnifique pétasse répondant au nom d'Anne-Marie. Eh boh... l'héros ça l'emmerde. Victime d'une angine, Rémi le voisin du dessus, souhaite simplement se reposer en paix sans subir ces attentats sonores. Rémi, il emmerde Boléro, et tout autant sa voisine, et il prêt à mettre un terme à cette soirée de snobinards, quitte à exploser son par-terre et donc, le plafond d'Anne-Marie, avec sa pointure 42 et son bâton de berger.
Toujours au son du Boléro de Ravel, suite aux multiples gueulantes du vieux con relou, la gonzesse est bien prête à se venger et à amuser la galerie, en échafaudant un plan avec eux. C'est alors qu'une Arletty sauvage apparaît chez notre voisin architecte. On découvre une femme folle et ridicule, qui enchaîne mensonges grossiers sur une de ses certaines propriétés, moulin - ferme - château qui passe près d'une rivière - étang - lac. Un personnage pas crédible pour un sou, et encore moins pour un sobre. Une femme tout droit sortie du plus classique des vaudevilles.
Et si ce côté théâtrale comique est dépourvue de tout intérêt psychologique ou moral, et qu'on trouve un manque de cohérence flagrant, c'est normal. On devine la grasse supercherie quand Jeanne d'Arc se fait passer pour sa maîtresse. La moindre incohérence sera justifiée pour ce que la comédie de situations a de plus léger et distrayant à offrir.
Et pourtant, on regrettera le côté trop prévisibles des péripéties dont je vais parler maintenant. - (Rendez-vous au prochain paragraphe pour garder un maximum de surprises pour votre vision) -. En effet, le coup des vengeances, de vengeances, de vengeances rappellent un certain Le Limier, sortit 30 ans plus tard. Et si celui-ci parvenait à berner, quand on découvre Boléro, on devine tout de suite l'enchaînement, à moins de s'appeler Bernie.
Certaines péripéties du huis-clos tombent à plat car prévisibles aujourd'hui, mais cela n'empêche que la force du scénario et des dialogues permettent de conserver le plaisir du visionnage avec ces adorables situations excentriques abusives digne d'un grand théâtre populaire. Œil pour œil, dent pour dent, Boléro convainc avec son formidable casting surtout féminin, et ses quiproquos où s’entremêle comédie à l'ancienne et romance qui prête à sourire. Un joyeux bordel bercé par un Boléro loin d'être reposant.
Pendant que j'y pense, c'est qui qu'a fait le Boléro de Ravel ? C'est Mozart ou Beethoven ?