Deux heures douloureuses, on pouvait s’y attendre à cause du thème principal du film : le cannibalisme. Très vite, le film bascule lors d’une scène où la jeune Maren, 18 ans, se rend à une soirée pyjama à l’encontre de la volonté de son père. Après avoir tenté un rapprochement avec l’une de ses camarades, elle lui dévore le doigt. Ce n’est du reste pas la première fois que seront associé cannibalisme et érotisme.
Mais les scènes d’un réalisme crues où les cannibales cèdent à leur pulsion meurtrière ne sont pas les seules à être désagréables. La musique de fond jouant quelques notes de guitare sèche, semblable à celle d’un film romantique américain, rend le contraste insupportable. Le film se veut certes subversif, mais il pourrait l’être davantage si tout n’était pas présenté en gros plan. Les dialogues et l’arc des personnages représentent peut-être au mieux cette niaiserie. Leur rencontre se scellent très vite parce qu’ils ont tout deux des problèmes avec leurs parents, on aurait pu trouver mieux. D’ailleurs, la relation qui lie Lee et Maren n’est que surface. On ne croit pas à leur histoire romantique, même s’ils insistent d’abord sur le fait qu’ils ne sont que deux amis.
Et puis, pourquoi et comment réussissent-ils finalement à avoir une vie normale alors que les 2h précédentes voulaient tenir du genre de l’horreur et nous expliquer que les cannibales ne pouvaient aller à l’encontre de leur travers ? Le film se terminera par le retour d’un pervers libidineux qui suivait Maren depuis le début du film, mais son retour se fait lourd et inopportun. Lee sera voué à mourir suite à un coup de couteau et sa petite fiancée pourra l’embrasser puis le faire succomber en le dévorant.
Merci, tout de même, au directeur de la photographie. Ses images et ses prises de vues de cette sorte de roadtrip aux fins fonds de l’Amérique sauve quelque peu le tout.