Bonnie et Clyde par Boubakar
J'ai revu ce film il y a quelques jours, et je le trouve génial, il n'y a pas d'autre mots.
Outre que le film emprunte à la Nouvelle Vague (sans parler de sa genèse, où Godard et Truffaut étaient intéressés pour faire le film à un moment donné), le plus flagrant étant dans son générique, ça recèle de petites idées qui ont toutes leur importance, comme l'impuissance sexuelle suggérée de Clyde, ou le fait que l'on voit des gens filmés dans leur mort la plus sèche (l'homme qui essaie de grimper dans leur voiture après un braquage), je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux films sur Mesrine, car Richet a dû y piquer quelques idées (le dernier regard - bouleversant à souhait - des scènes silencieuses, des scènes de braquage filmées un peu de la même manière), ou tout du moins s'en inspirer. j'aime beaucoup aussi le traitement quasi monochrome du film, où tout reste assez sombre, sans trop "d'éclairages", peut-être inspiré de la Nouvelle Vague.
Je trouve qu'il y a quelque chose d'implacable à suivre ce couple dans leur lente descente aux enfers, entrainant des membres de la famille de Clyde dans un rouage infernal. Mais Arthur Penn filme ça avec une sècheresse et une réalité qui annoncent ce que seront les films dit du Nouvel Hollywood.
En outre, je trouve les acteurs géniaux et complètement impliqués dans leurs rôles, excepté Estelle Parsons que je trouve un peu fatigante dans l'hystérie, à une scène près, son témoignage à l'hopital où, aveugle, elle continue de parler seule alors que le policier était sorti de la pièce, où elle a mérité son Oscar.
Voilà, je l'ai trouvé simplement grandiose, passionnant de bout en bout, et vraiment maitrisé du début à la fin.