Véritable introduction de ce qui sera «la charte» de la saga Bondienne pour les 5 décennies suivantes, Sean Connery trouve le ton juste entre décontraction, classe, ironie, et sévérité. Son duo avec Pedro Armendariz (Ali Karim Bey) fait des merveilles et permet de fissurer l’attitude austère du personnage de Bond. L’antagoniste en la personne d’un simple sidekick de l’organisation SPECTRE interprété par Robert Shaw est plus violent et charismatique que feu Dr. NO.
Ce qui frappe dans cette 2ème aventure, c’est cette ambiance Hitchcockienne parsemée tout du long, à commencé par l’intrigue qui, expurgée de ces atours Bondien, n’aurait pas fait tache dans la filmographie de Sir Alfred. La rencontre secrète entre Bond et Tania dans l’église, leur face à face sur le bateau, le double jeu des protagonistes... semblent tout droit sortis de Vertigo, et bien sûr la confrontation entre Bond et l’hélicoptère qui est un décalque de la confrontation Cary Grant et l’avion dans La Mort aux trousses... Mais on est avant tout dans un James Bond movie et la Blonde platine manipulatrice, psychopathe,... si chère à Mr. Hitchcock devient ici une ingénue transie totalement soumise à son homme, sorte de pied de nez. Et de la dérision le film n’en manque pas. Terence Young offre un savoureux clin d’oeil à la scène de l’arrivée à l’aéroport dans Dr. NO, en y reprenant quasiment les mêmes cadrages... mais emmenant la scène dans une toute autre direction. L’écoute de la bande de la description de la machine Lektor dans le bureau de M avec Miss Moneypenny est particulièrement drôle.
Plus vivant, plus ambitieux, un Sean Connery à l’aise dans son smoking. Et un voyage en train de toute beauté.
Le Générique :
Chanson - Pas d’interprète non plus, mais on fait véritablement connaissance avec John Barry.
Visuel - La touche sexy est définitivement adoptée. La simplicité est efficacité, quoique pas toujours très lisible.
LA James Bond Girl :
Eunice Gayson qui reprend son rôle de Sylvia Trench (la joueuse de Chemin de fer, et de golf, dans Dr. NO) qui s’essaye ici a un tout autre sport selon les dires d’un batelier qui passait par là et sujet d’une pique à l’attention de Bond dont Moneypenny a le secret.
LA réplique :
«She should have kept her mouth shut.»
Lancé par un James Bond grivois suite à l’assassinat d’un tueur à gage qui tentait de fuir par une trappe découpée dans un panneau publicitaire. Ledit panneau illustré d’un énorme visage féminin et la trappe se trouvant dans la bouche de la demoiselle
LA scène :
L’introduction. La première de la saga.
James Bond aux aguets, pistolet en main. Son poursuivant est sûr de lui, méthodique et fait même preuve de nonchalance. Telle une mouche dans une toile d’araignée James Bond se retrouve acculé et tombe dans le «fil». James Bond est mort... ou pas. Bien qu’efficace, la scène arrive trop tôt dans la saga. Le genre de scène qui a un plus fort impact quand le personnage est bien ancré dans l’inconscient collectif.