Ce second opus est difficilement résumable. Guerre froide oblige, c’est avec les Russes que cela se passe, mais le SPECTRE brouille les pistes. N° 5, champion d’échecs ourdi un plan dans lequel il compte monter les Anglais contre les Russes et profiter de cette opposition pour récupérer une machine, le LEKTOR, censée décoder toute sorte de messages secrets. N° 3, ancienne du KGB, passée au SPECTRE, engage la belle Tatiana Romanova afin de livrer aux Anglais le LEKTOR détenu par les Russes à Istanbul. En échange Tatiana pourra sortir de Russie et rejoindre l’Occident. Les services secrets britanniques pensent que c’est un piège mais envoient tout de même Bond par fierté, pour relever le défi. Le SPECTRE, via une grosse brute épaisse, suit de près toutes les tractations pour, au final, s’emparer du décodeur. Le but ultime étant également d’éliminer James Bond qui a mis fin aux agissements du Dr No (voir épisode 1).
J’ai beau chercher, prendre des notes, revoir des scènes, non, malheureusement, il n’y a rien. On s’ennuie ferme. Aucun rythme. Ça traîne sur des plans sans intérêt. Istanbul n’aura pas inspiré Terence Young.
Il s’autorise tout de même un gros clin d’œil à la scène de poursuite dans « La mort aux trousses » d’Hitchcock avec Cary Grant mais ici, c’est Sean Connery qui est poursuivi par un hélicoptère. C’est énorme !
On peut tout de même observer la mise en place d’éléments récurrents qui vont par la suite marquer à jamais la série des James Bond.
Le meilleur exemple étant le découpage du générique en 3 parties qui se fera ainsi dans les 21 épisodes suivants.
Tout d’abord ce que j’appellerais « l’identification ». À voir cette introduction, plus aucun doute n’est possible, nous sommes bien en train de regarder un James Bond. L’œil du spectateur est placé au cœur d’une arme à feu (fallait y penser, graphiquement, c’est implacable. Merci Maurice Binder). La cible qui apparaît dans le canon de l’arme, c’est James Bond. Il dégaine le premier. Tire. Le sang coule. Celui qui le visait a été descendu. Bref, nous sommes éliminés. Rajoutez à cela la musique de John Barry, vous comprenez pourquoi je parle d’identification...
Une fois le style de film « identifié », nous rentrons dans la seconde partie du générique : la scène d’ouverture. Généralement une scène d’action qui plante le décor et qui met James Bond en situation d’accomplir des exploits.
Troisième partie : le générique à proprement parler avec le déroulé de la fiche technique et de la distribution du film. À quelques exceptions près, cela jouera toujours sur un mélange de scènes sexy, de silhouettes féminines nues et d’éléments d’espionnage comme des révolvers, des couteaux, le tout en contre-jour.
Si avec tout ça vous ne savez toujours pas ce que vous regardez, c’est qu’il vous faut un nouveau cerveau.
On peut noter, pour finir : la première apparition du chat blanc angora sur les genoux du N° 1 du SPECTRE et celle de Q joué par Desmond Llewelyn et de ses fabuleux gadgets. Un rôle qu’il tiendra jusqu’en 1999 (année de sa mort) avec pour dernier James Bond « Le monde ne suffit pas ».