Je préviens : il s'agit d'une critique brute, je sors à peine de la salle.
Visiblement je suis séduite facilement quand il s'agit de biopic tournant autour d'un sport quelconque (gros coup de coeur avec Rush il y a quelques temps, je pense aussi au Prodige). Bref, il en faut peut pour m'intéresser.
Avec Borg/McEnroe, on pourrait penser à un bête film sur un événement sportif marquant, ça l'est plus ou moins. Mais toute la réussite de ce film se joue dans les deux personnages construits, je pensais pas qu'on ferait face à de si profonds caractères. Tout est vraiment bien ficelé au niveau du découpage passé/présent qui leur tourne autour.
Nous avons d'abord Borg, grand monolithe suédois tout froid qui s'impose en tant que quadruple champion, puis nous découvrons McEnroe, petit jeune qui vient chambouler le game par sa force et rapidité. Et quelle force! Je n'aurais jamais imaginé Labeouf dans un tel rôle, mais qu'est-ce que ça fonctionne bien.
Leur rivalité est savoureuse, et se finie sur un palpitant match infini. J'ai aimé les voir chacun aux deux extrêmes du terrain à se battre pour la coupe. Et puis c'est filmé de manière intelligente, on a pas affaire à un bête champ contre champ séparé par le filet. On est plutôt sur des points de vue vertigineux du match, on prend de la hauteur au fur et à mesure que les athlètes s'élèvent pour la gloire.
Pour rester sur les plans, je pense à cette merveilleuse idée du tunnel, symbolique subjective d'un départ pris à la volée par le coach jusqu'à atteindre la finalité désirée dans l'incapacité totale de prévoir quels seront les tournants, les coups de l'adversaire. (à discuter)
Et pendant ce match final, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à The Walk, on assiste dans les deux cas à une scène très longue finale, mais va falloir arrêter de râler : quand un film tourne autour d'un projet comme la jonction des Tours Jumelles ou bien d'un match historique, il faut s'attendre à une scène presque contemplative de l’événement. Je n'ai trouvé en aucun cas que ça cassait le rythme, au contraire j'étais complètement happée par le match, ne connaissant pas le vainqueur avant d'avoir vu ce film.
Merci cinéma de me faire découvrir des choses que j'ignorais totalement, maintenant je pourrais parler du tennis des 80s comme une pro.
(petite pensée à Max Winson, BD sur le tennis très intéressante par rapport à la notoriété et à l'abus d'exposition)