Pendant longtemps je n'ai connu de ce film que la fameuse chanson de Bardot dans son style disons... un peu particulier, mais comment résister à un film avec Lino Ventura ?...
Lino est contrebandier pendant la prohibition, il promène son rhum dans la mer des Caraïbes et essaie de le rapporter aux Etats-Unis où des autorités qui n'ont vraiment rien d'autre à faire de mieux dans leur vie passent leur temps à vouloir détruire cette cargaison démoniaque et les hommes qui s'en chargent...
Tout ce trafic a formé comme une petite communauté cosmopolite de Cuba au Mexique, l'internationale de la gnôle sur le modèle des boucaniers d'antan avec coutumes et honneur tous droits sortis de la caboche malade des frères de la côte... Et du coup, même si on comprend un mot sur deux de leur français approximatif, ça donne un charme certain au film, un peu comme une Taverne de l'Irlandais sans génie et avec des défauts longs comme un jour sans vin...
Lino est parfait, forcément, même son petit côté trop romantique pas toujours le plus évident est sauvé par son visage du dernier plan, ce garçon est capable de tout... Entre deux ou trois aventures pas toujours folichonne, Lino tombe amoureux d'une actrice de muet jouée, aussi mal que d'habitude, par la Brigitte nationale...
A noter que BB est accompagnée d'un Guy Marchand visqueux et gominé pour une fois supportable, elle se maquille, se coiffe et s'habille comme une donzelle des 60s, c'est un peu gênant, les modèles n'y sont pour rien, c'est dans sa nature, c'est à réserver un peu à ses fans, j'en ai peur... Mais bon, elle chante comme une casserole mais la scène est assez formidable en soi, c'est un film picaresque, une rareté en soi, ça mérite presqu'un top 15...
Malheureusement, le film étale ses maladresses et son ennui sur deux heures quinze, une distance pour laquelle il manque cruellement de souffle et c'est bien dommage, il y a derrière cet échec un petit quelque chose de sympathique qui donnerait bien envie de pouvoir le défendre...