« Boyhood », film indépendant réalisé par Richard Linklater, raconte différents chapitres de la vie de Mason, depuis son enfance jusqu'à son passage à l'âge adulte. Ce qui aurait pu être un film des plus banals se révèle plus atypique en raison du défi de mise-en-scène imposé par Linklater : Tourner le film sur douze ans. 2014, le film est enfin terminé et prêt à être montré au monde entier. Bien que récompensé par le Prix du Meilleur Réalisateur lors de la dernière Berlinale et acclamé par toute la critique internationale, est-ce que « Boyhood » mérite toutes ces louanges ou bien, comme pas mal de films sortis cette année, est-il juste surestimé en raison de son concept ?
Oubliez la deuxième proposition car, effectivement, « Boyhood » est une véritable merveille. Ce n'est pas qu'un simple film-à-concept, c'est le chapitre d'une vie, tout simplement. Linklater réussit l'exploit d'évoluer dans la narration à travers différentes astuces toutes ingénieuses, que ce soit par les références à la pop-culture tels qu'Harry Potter (véritable moment de nostalgie), « The Dark Knight » ou même la Gameboy Advance ou la X-Box. Les différentes ères politiques aussi, on passe de la politique conservatrice de Bush à la politique démocrate de Obama. Puis, un autre élément important : La bande-originale : On débute par du « Coldplay » pour finir sur du « Arcade Fire », en entendant entre deux du Soulja Boy ou « The Hives », par exemple.
Mais, en plus d'évoluer à travers la pop-culture et les transformations physiques, le long-métrage narre en toute simplicité quelque chose de plus dur : La vie. Cela aurait pu être très casse-gueule, on aurait pu avoir un nombre incalculable de clichés, notamment à partir du moment où l'on entre dans l'adolescence, tels que les premières soirées, les nombreux déménagements, la drogue etc..., mais pas du tout. On est pas dans un film de Gregg Arraki ou Larry Clark, Linklater explore tout cela mais sans en faire trop, ce qui est agréablement surprenant et fait plaisir. Il filme tout simplement la vie d'un jeune garçon, parmi tant d'autres, avec des dialogues qui sonnent juste et des personnages attachants et réalistes, interprétés par des acteurs magistraux tels qu'Ethan Hawke, Ellar Coltrane ou bien Patricia Arquette.
A part une légère longueur vers sa fin, il y a rien à repprocher à « Boyhood ». Le film est drôle, léger mais subtil et donne le sourire. Ce n'est pas que l'histoire de Mason, c'est l'histoire de n'importe quel enfant. Véritable coup de cœur.