A la recherche du temps perdu (Boyhood)
Lorsqu’on voit un enfant grandir, comme il n’est pas possible de le voir autrement qu’au cinéma, comme il n’est pas possible aujourd’hui de le voir autrement que devant « Boyhood », on touche du doigt la beauté et la tragédie de l’écoulement du temps. Ainsi la scène la plus prodigieuse du film arrive lorsque la mère, jouée par Patricia Arquette, s’effondre en larmes en constatant que le temps a passé, que son fils a grandi et qu’elle a vieilli. C’est une émotion d’une force indescriptible qui envahit alors le spectateur. Les larmes de la mère sont aussi celles du spectateur car ces années envolées sur lesquelles elle pleure, il vient de les voir. Le passage du temps : y a-t-il quelque chose de plus simple, émouvant et universel ?