Brazil est un film d'anticipation entre rêve et cauchemars. Terry Gilliam traite déjà, comme il le fit plus tard avec "L'Armée Des Douze Singes" d'un futur proche, sombre, bureaucratisé, hiérarchisé, ultra-règlementé, mais surtout déshumanisé. A tel point que ces fonctionnaires ne savent plus comment inter-agir avec leurs contemporains. Le héros sans but précis dans la vie et se réfugiant dans ses rêves, trouvera au travers d'une erreur administrative, un goût du risque et d'une liberté d'actions auxquelles les dénommés "terroristes" (joué par De Niro et ses rares scènes, bourrée d'humour très Monty Python... forcément...) souhaitent revenir. Il y a tellement encore à en dire... Gilliam, qui a déjà trouvé son style, parviendra à imposer sa fin à la machine hollywoodienne. Intègre jusqu'au bout, Terry largue, en pleine années frics, une petite bombe rescapé de années 70s. Œuvre anti-conformiste mais intelligente, Brazil aurait pu être de Kubrick. Le film influencera d'ailleurs terriblement Fincher et son Fight Club, mais aussi d'autres comme Matt Groening à travers son cartoon Futurama ou encore la pop-culture des années 90...OVNI en 1985, il a cependant terriblement vieillit depuis lors... et pourtant de visionnages en visionnages, on découvre à chaque fois un petit peu plus de l'univers de Brazil et des ses sous-entendus. Brazil est un film riche, barré, étrange mais assurément culte !