En 1985, Terry Gilliam continue à défier l'imaginaire de son public avec ce qui deviendra un classique du genre, visionnaire pour son esthétique rétro-futuriste qui a servi de modèle à pas mal d’œuvres par la suite. Pour cause, son cadre en 1.66 nous immerge déjà pleinement dans cette dystopie fantasque, remplie de gadgets à tout faire, à base d'une technologie bricolée et capricieuse. À travers la quête du protagoniste pour retrouver la femme de ses rêves, le cinéaste britannique expose sa satire d'un monde industriel corporatiste, accumulant les péripéties au sein d'une société encombrée de superflu à tous les niveaux - en particulier, la bureaucratie. Développé la même année que prend place le récit mythique d'Orwell, Gilliam use de thématiques totalitaires similaires dans un mélange des genres à l’absurdité fascinante. On passe ainsi d'un visuel néo-noir à des environnements expressionnistes cauchemardesques, des labyrinthes d'architectures surréalistes qui débordent d'inventivité et de symbolique, pour le peu qu'on adhère à l'humour du réalisateur.