Ce film est assez bizarre, les auteurs ont fait certains choix qui sont franchement très arbitraires.
D'abord concernant l'animation, le style des dessins, c'est très subjectif, on peut aimer ou détester, je ne jugerai pas. Rien ne m'a choqué personnellement et la qualité est constante.
Ça se passe dans une abbaye et pourtant la religion en elle-même est totalement absente, public familial oblige. L'histoire démarre avec un jeune roukmoute qui est une sorte de padawan ecclésiastique au sein d'une communauté constituée de réfugiés et de moines cosmopolites. Il y a un noir, un chinois... comme dans Captain America pour bien monter qu'on est pas raciste. Quoi ! Vous dites qu'il n'y avait pas de chinois en Irlande au Moyen-Age ?
Il y a un manichéisme qui est beaucoup trop poussé, entre les gentils irlandais qui n'ont même pas d'armée et les vikings qui sont littéralement des machines à piller, des créatures effrayantes et invincibles. Représentez un peuple contemporain de cette façon et vous allez voir... Tient, je croyais que c'était pas raciste comme film ?!
Alors, Kells est le secret de Brendan ? Un livre ! L'intrigue s'articule autour d'un cahier de coloriage, qui est quasi-magique tellement ses illustrations sont magnifiques.
Mais Tonton Severus o'Roukmoute, qui est le gérant de la boutique, ne s'"abbesse" pas à ce genre d'inepties parce qu'il y a la guerre et que les gens ils vont se faire massacrer par les casques à cornes. N'ayant aucun soldat ni archer en garnison, le plan de Severus consiste à construire un mur autour de l'abbaye et à attendre que les vikings meurent de vieillesse. C'est presque aussi brillant que le coup du lapin en bois dans Sacré Graal.
Ce fameux livre a été apporté par un moine jedi fraîchement arrivé, qui est plus sympathique que Tonton, qui n'est même pas pédophile et qui va se lier d'amitié avec le jeune enlu-mineur.
Alors Anakin o'Roukmoute va s'aventurer seul en forêt pour trouver de quoi faire de l'encre pour le livre. Des éléments plus folkloriques sont alors introduits. Il y a une jeune fille tsundere aux cheveux blancs, et un gros serpent dans une cave. Ça a l'air nul dit comme ça, mais ce sont les meilleurs passages du film. Ça donne une ambiance, un vrai charme au film, mais ça ne dure pas.
Hein, de quoi parle le livre ? On s'en fout ! Puisqu'on vous dit qu'il y a de belles images. La Joconde à coté de ça, c'est de la pisse de Leprechaun. Après tout, les gens ne savaient pas lire à l'époque. Alors, quand il y a la misère, la guerre, la maladie, la famine, la solution c'est des bô dessins qui vont donner espoir aux gens. Un peu comme le film, l'histoire on s'en fout, ce qui compte c'est le visuel (et si c'était un méta-délire des auteurs ???).
Le bilan est très mitigé. Le coté féerique est de loin plus appréciable que le faux réalisme et que le prosélytisme pictophile.