Brendan et le Secret de Kells trônait depuis trop longtemps dans ma maigre DVDthèque, cadeau que j'ignorais consciencieusement de part une jaquette m'inspirant franchement peu, la tête du dit Brendan m'évoquant un personnage au design bâclé genre cartoon network.
Quelle heureuse surprise ! Brendan et le Secret de Kells est tout simplement une pépite graphique, un nectar visuel. Tout est incroyablement soigné, sorte de Kirikou celtique doté d'une patte unique puisant dans les règles de l'art de l'enluminure son inspiration, n'hésitant cependant pas à détourner ses codes stricts pour régaler le spectateur.
L'animation a ceci de très particulier qu'il n'y a tout simplement aucune profondeur de champ, aucune perspective, aucun volume. L'histoire défile sur une sorte d'immense page de vélin où l'encre, l'aquarelle et le pastel se mélangent pour offrir des tableaux superbes, mouvants, dynamiques et enchanteurs.
La musique de Bruno Coulais accompagne à merveille ces images et donne une furieuse envie d'aller se promener dans ces terres de mystères et légendes celtiques.
Le conte initiatique est en tant que tel classique pour tous les férus de mythes de la Matière de Bretagne, mêlant habilement la chrétienté naissante et la survivance des croyances païennes. La noirceur côtoie le lumineux, le devoir lutte contre l'imaginaire...
Si Brendan et le Secret de Kells fera une forte impression à un jeune public qui sera surpris par un scénario à mille lieues des poncifs type Disney, il n'en est pas moins un objet de curiosité nécessaire pour adultes qui doit être assouvie.
Je réitère : vraiment une belle surprise.