"Roma a mano armata" fut semble-t-il un grand succès à sa sortie en Italie. Etablissant Umberto Lenzi comme un bon faiseur de poliziotteschi, ce genre de polar violent surfant sur l'ambiance délétère des années de plomb. Franchement, même en tant qu'amateur du genre, j'ai eu du mal à m'extasier devant.
Alors oui, ça a le mérite d'être dynamique. Le commissaire Tanzi se balade en ville, et où qu'il passe des délits se trament (ça en devient rapidement drôle). Vols à la tire, braquage, drogue, viols... tout est bon prétexte pour des séries de fusillades, castagnes, et poursuite. Le tout filmé avec professionnalisme. Au son d'une BO rythmée mais très répétitive.
Le souci c'est que le scénario reste superficiel. Cette histoire de parrain du crime à coffrer, et de bossu mystérieux, a beau être la trame principale, elle ne sera guère creusée. On verra plutôt moult scènettes où Tanzi casse la gueule d'abord et... ne s'embarrasse pas trop à poser des questions. Question flic perspicace on a vu mieux !
Cela pourrait peut-être s'expliquer par la genèse du film. Initialement commandé comme un film d'espionnage (!), le projet mua en un poliziotteschi, avec un scénario pondu à la va-vite.
Question acteurs, il faut quand même évoquer Tomás Milián en bossu profane, crasseux, psychotique et violent, un très bon méchant. Et Maurizio Merli, qui fait le job en protagoniste cogneur et flingueur. Apparemment, les relations furent très tendues entre les deux hommes sur le tournage. Merli ayant pris le melon suite à ses polar à succès récents, tandis que Milián était bien reconnu en Italie. Il se murmure même que certains coups portés n'étaient pas simulés ! Ambiance...