Le talon de Kakhi
On ne naît pas lutteur en URSS mais on le reste toute sa vie. C’est le cas du vieux Kakhi et de son interprète Levan Tediashvili, véritable champion olympique en 1972 et 1976. Un rôle qui colle sans...
le 24 avr. 2023
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Ce film de Levan Koguashvili est une rareté avec des scènes foudroyantes de cinegénie, de mélancolie et d’inattendu comme cette femme qui masse le dos tatoué d’un mafieux local en train de jouer au poker. Ce plan ahurissant de cinéma et de singularité incroyable galvanise l'oeil.
Mais il faudrait citer plusieurs scènes de cette valeur où l'inouï surgit dans un récit modeste et simple: un père , ancien lutteur( et gloire locale dans sa Georgie natale) fait le voyage à Brighton 4th, New-York pour tenter d'effacer les dettes de jeu de son fils. Il arrive à Brighton Beach ( Little Odessa) où résident dans une espèce de foyer-appartements une dizaine d'exilés Géorgiens ayant reconstitué les us et coutumes de leur ville natale. Levan Koguashvili y filme tout à la fois la frugalité de leurs vies, leurs âme nostalgiques, leurs chants, leurs regards, leurs corps vieillissants, leurs dignités même dans la misère et la solidarité immense de leurs liens de fortune.
Tout est beau et rugueux dans Brighton 4th, tout est franc, soudé, loyal et sans affectation. Tout est dépouillé et MAJEUR. Epuré et profond. Tout est insolite, ténu et humain, sans être artificiel ni tape à l'oeil ni exotique ni déjà vu. Tout est profondément authentique et présent.
Pour une séquence étonnante qui eût pu être scabreuse et qui est traitée avec la même qualité morale et sensibilité d'écriture que le reste, ce Brighton 4 th fait songer à du Ulrich Seidl version tendre, dénuée de cynisme et profondément enracinée.
Créée
le 30 avr. 2023
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Un film triste, ou plutôt mélancolique. Très gris. Mais un personnage principal très attachant. Surtout, la scène finale m’a arraché une petite larme, notamment grâce à la puissance des chants.
Par
le 2 mai 2023
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