Pour son premier film anglophone (et sa première sortie dans les salles françaises), Martin Koolhoven a vu grand. Si Brimstone vaut le coup d’être vu, c’est en grande partie pour un casting trois étoiles. La jeune Dakota Fanning ne démérite pas dans le rôle de cette mère courage en lutte contre le fanatisme d’un prêcheur halluciné et sinistre, joué par Guy Pearce, dont le talent ne faiblit pas. Notons aussi la présence de Kit Harington (le célèbre Jon Snow de la série Game of Thrones), à l’aise dans le rôle du cow-boy au grand cœur.
L’originalité de Brimstone est de faire la part belle au regard des protagonistes féminins, à commencer par Liz, qui au fil des années doit faire face au patriarcat, à la misogynie et à une religion où le rôle de la femme est souvent relégué au second plan.
Surtout, Brimstone se veut un plaidoyer efficace, politique et horrifique, contre le fanatisme religieux. Le prêcheur, ici aveuglé par ses propres envies et sa folie, trouve dans les textes divins de quoi justifier ses actes innommables et sa violence à toute épreuve. Un thème ô combien d’actualité dans notre société actuelle…
Car violent, Brimstone l’est. La violence est partout et est soit psychologique, soit physique… La tension ne faiblit pas, grâce à une réalisation qui ne manque pas de panache. Reconnaissons cependant que le western crépusculaire de Koolhoven voit parfois trop grand et ne manque pas d’une certaine grandiloquence : chapitres nommés en référence à la Bible, dialogues parfois pompeux et abus de référence biblique peuvent parfois alourdir le message. Mais la richesse et l’originalité du scénario l’emportent largement sur les faiblesses ponctuelles du récit de Brimstone.