Brimstone c'est l'histoire de l'ouest vu par une femme abusée et désabusée. L'ouest américain est un monde d'hommes où la femme n'est qu'un objet sexuel et esclave du devoir qu'elle a envers son mari. C'est avec une violence sans concessions et réaliste qu'évolue Liz, représentante symbolique de toutes ces femmes victimes de nombreuses injustices aussi dramatiques qu’insensées.
Quand un Tommy Lee Jones aborde la même thématique dans The homesman il rate en partie le sujet qu'il veut défendre en occultant la parole de la femme. C'est par la vision du personnage masculin que l'histoire se développe maladroitement.
Martin Koolhoven atteint quant à lui son objectif en arrivant à étayer l'ensemble de son discours et de ses motivations. Liz est un personnage muet. Elle donne vie à un portait minutieux teinté d'émotions intensifiées par un regard plus expressif que de long monologues. Cette simple idée va procurer un sentiment d'injustice fort face à toute la violence dont elle est victime dans son parcours tourmenté.
De la narration, on ne peut pas dire grand-chose, si ce n'est qu'elle est particulièrement brillante, montant en puissance sans jamais faillir. Si on ne peut pas en dire plus de cet aspect, c'est tout simplement qu'il fait partie intégrante des différentes révélations de l'intrigue.
Brimstone n'est pas un film parfait, en effet beaucoup d'éléments y sont prévisibles. Mais, étrangement, cette prévisibilité pimente le scénario en attendant que les hypothèses se confirment et de quelle manière.
Se sont dans des décors réalistes et d'une beauté cruelle que défile 2h30 d'une histoire de l'ouest terrifiante. En effet, ce western ne l'est qu'en apparence. C'est un drame, un thriller porté par un Guy Pierce magistrale et une Dakota Fanning remarquable. Cette dualité est l'une des plus puissantes et torturée de ces dernières années.
Un grand film qui méritait bien plus que sa discrète exploitation française, d'autant que son origine est autant hollandaise que française.