Vu un peu par hasard, je suis allé voir Brimstone essentiellement pour le retour de Dakota Fanning dans un rôle principal (en effet, on a tendance à plus identifier sa petite sœur, Elle, sur nos écrans). Et quelle surprise ! Je ne m'attendais absolument pas à un tel résultat car Brimstone se revendique comme étant un western, mais n'étant personnellement pas fan de ce genre, je peux affirmer que ce n'est qu'une surface et que le film se révèle bien plus complexe et imprévisible que toutes les aventures au Far-West qu'on a pu voir au cinéma ces dernières années ! Confusion des genres, interprétations saisissantes, un scénario surprenant, une violence et des thématiques qui font écho à notre société actuelle, la première réalisation internationale du hollandais Martin Koolhoven est une réussite qui se manifeste essentiellement par l'originalité de son montage. En effet, il nous désoriente, nous questionne et bouscule toute prévisibilité ! Cette répartition en quatre segments permet également de creuser le passé et de complexifier la personnalité des personnages. Le scénario est fort par la qualité de sa mise en scène mais à la fois extrêmement violent et dur, au point où on se questionne sur le rôle de la femme et de la religion dans notre quotidien. Ici, les paroles de la Bible sont interprétées à toutes les sauces donnant à l'homme le droit de considérer la femme comme un objet qui se doit d'obéir sans rétorquer. Il y a des scènes très difficiles, voire insupportables par leur violence, qui font écho à des faits de nos jours. L'histoire est un cauchemar qui nous plonge dans des abysses psychologiques profondes, à la limite de l'horrifique. On comprend bien vite que le Far-West n'est qu'un décor et que l'histoire qui s'y déroule est des plus affreuses et des plus dramatiques... Guy Pearce et Dakota Fanning forment un duo incroyable et ils signent tout deux une interprétation bluffante. Pearce campe le rôle d'un prêtre aux pulsions vives et dangereuses tandis que Fanning joue le rôle d'une jeune mère muette aidant les femmes de son village à accoucher. A noter également l'incroyable interprétation de la toute jeune Emilia Jones et les rôles plus petits mais néanmoins cruciaux de Carice Van Houten et Kit Harington. Les personnages sont ambigus et très bien construit et nous surprennent jusqu'à la scène finale. Certes, le film est long mais l'intensité du montage et du scénario nous pousse à tenir pour voir jusqu'où la violence du film peut s'étendre...