Il y a des gens qui aiment ça, les marshmallows. Oui, il y a des gens qui n'ont rien de spécial contre les marshmallows et il y a des gens qui apprécient ça plutôt pas mal et il y a des gens qui en raffolent carrément, des marshmallows, même qu'ils adorent ça. Moi, les marshmallows, je n'ai jamais été un très grand fan, non, les marshmallows, je n'ai même jamais vraiment aimé ça. Déjà, visuellement, je n'ai jamais vraiment adhéré au concept graphique du marshmallow, il a toujours été trop lisse et puis trop bien découpé trop net et puis surtout trop rose pour moi. Et puis gustativement, le marshmallow, je n'ai jamais accroché non plus, j'ai toujours trouvé ça trop fade et puis trop spongieux et puis il vous reste après des heures en bouche avec son étrange goût de pas grand chose.
Et si je vous parle présentement de marshmallows ce n'est pas pour rien, non, non, et puis ce n'est pas pour vous faire mes plus folles confessions en matière de confiseries, non plus, si je vous parle présentement de marshmallows c'est parce Brooklyn, le film, pas la ville, ce n'est rien d'autre qu'un bon gros marshmallow. Rien d'autre qu'un bon gros marshmallow d'Amérique. Tout beau, tout lisse et tout rose.
Un bon gros marshmallow d'Amérique qui commence en Irlande, pourquoi pas, tient, même que le premier plan, c'est l'Irlande et même que l'Irlande, ce n'est pas ce qu'on fait de mieux, non, ce n'est pas super beau, non, ce n'est vraiment pas super génial, parce que l'Irlande, premièrement, c'est gris, le ciel est gris, le sol pavé est gris, même les maisons en briques sont grises, et puis comme elle est filmée de nuit, l'Irlande, dans ce plan d'ouverture, elle est limite gris/noir, et en plus le sol est tout mouillé de toute la pluie qu'il pleut, là-bas, en Irlande. Et puis en plus, en Irlande, il y n'a pas de travail non plus.
Alors Ellis, l'héroïne, décide de partir en Amérique avec ces grands yeux bleus et tout ce qu'elle possède enfermé dans une valise, c'est à dire pas grand chose, parce qu'elle est d'Irlande et que l'Irlande, comme on vient de le voir, c'est vraiment pas super génial. Par contre, l'Amérique, ça c'est ce qu'on fait de mieux, oui, ça c'est super beau, oui, ça c'est super génial, d'ailleurs quand elle quitte le quai-douane de débarcation pour entrer en Amérique, elle le fait par une porte de lumière. Une putain de porte de lumière, parce que c'est symbolique, que l'Amérique, et bien c'est la lumière.
Alors oui, elle a bien quelques difficultés au début et elle remplace même la pluie irlandaise par de gros torrents de larmes, de pianos et de violons, mais ça va quand même, rien de bien insurmontable, parce qu'elle est dans une maison avec tout plein, tout plein d'autres filles supers sympas. Et à un moment, on voit même un passage super émouvant à un repas de charité organisé pour noël avec de vieux Irlandais qui n'ont plus rien et qui peuvent venir s'y réunir, se retrouver, manger et boire, ça alors, ça vraiment, ça pourrait faire réfléchir, même qu'en plus c'est eux qui ont construit tous ces beaux ponts et toutes ces belles rues et tous ces beaux gratte-ciels qui font la gloire de l'Amérique, mais finalement, il y en a un qui se lève et qui pousse la chansonnette, et il chante super bien, alors c'est juste jolie. Sacré Marshmallow.
Mais l'Amérique c'est surtout la lumière, l'Amérique c'est de belles rues ensoleillées avec pleins de jolies végétations qui ajoutent de jolies pointes de verdures dans tout ce joli ciel bleu, et puis l'Amérique c'est de belles voitures brillantes de toutes les couleurs, bleues, rouges ou noirs avec aussi tout un tas de jolis taxis jaunes, et puis l'Amérique c'est un bel arc-en-ciel éclatant de robes et de manteaux et de costumes et de jolis enfants qui jouent en riant dans la rue, et puis l'Amérique on peut y faire des études le soir après une dure journée de travail et courir vers son rêve de comptable pour le prendre tendrement dans les bras, et puis l'Amérique il y a de beaux italiens avec une belle mèche, un jolie sourire et un accent dansant qui sent bon les raviolis et le basilic, et puis en Amérique il y a l'amour et une nouvelle vie qui vous attend sagement.
Et puis alors ça se termine et je m'attendais à voire apparaître un aigle qui volerait avec les plumes qui virevolteraient majestueusement sous l'effet du vent devant un drapeau américain rose marshmallow qui ferait tout pareil, et puis aussi un numéro à appeler pour rejoindre les Amériques nous aussi, trouver l'amour et la nouvelle vie qui nous y attend sagement, avec même une offre exceptionnelle, l'Amérique à deux pour le prix d'un.
Mais il y avait juste un générique alors j'ai quitter la salle et j'ai bien faillit dégobiller tout ce gros marshmallow d'Amérique et foutre plein d'Amérique sur les pavés et puis plein d'Amérique sur mon pantalon et puis même plein d'Amérique sur mes jolies baskets, mais finalement, je suis juste rentré chez moi avec une bonne grosse indigestion de marshmallows d'Amérique.