En mai 2019, Kheiron annonçait fièrement le tournage de son 3ème film, dont la date de sortie au cinéma (via UGC Distribution) était initialement prévue pour le 1er avril, puis reporté à juillet 2020. Mais à l’époque, qui pouvait savoir que la France serait en plein confinement (lié à la pandémie de Covid_19) ? Tous les cinémas de l’hexagone avaient les rideaux baissés et c’est alors qu’Amazon, tel le messie, est arrivé avec ses gros sabots (et surtout son chéquier), pour racheter les droits de distribution du film pour l’exploiter sur sa plateforme Amazon Prime Video.
Le film a donc vu sa sortie reportée de 5 mois et en découvrant le résultat, c’est UGC Distribution qui a dû se réjouir de ne pas en subir les pots cassés. Les critiques assassines, aussi bien celles des médias que des spectateurs n’ont rarement été autant en symbiose ! En l’espace de 90min, Brutus vs. César (2020) enchaîne à un rythme effréné les erreurs de débutant (alors qu’il nous avait pourtant convaincu avec son 1er film : Nous trois ou rien - 2014).
L’incroyable absence de direction artistique nous pousse à croire que ce film a vu le jour sans l’ombre de professionnels pour superviser ou accompagner Kheiron. Tout cela en devient même aberrant de constater minute après minute le naufrage à travers lequel il s’enlise et ne parvient jamais à se dépêtrer. Une comédie tournée à Ouarzazate au Maroc (où l’on jurerait que le tournage a eu lieu au Studio Atlas, réutilisant ainsi une infime partie des décors d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre). On sent clairement que le budget décors était cheap (la reconstitution de la Rome Antique fait froid dans le dos), très peu de décors en dur, les ¾ des lieux sont réutilisés à outrance, quant aux costumes, on frise le ridicule, à croire qu’ils sont allés se ravitailler chez La Foir'Fouille ou le Gifi du bled. La photo quand a elle fait peine à voir et va jusqu’à nous procvoquer des haut-le-cœur lors des fameuses "nuits américaines", toutes plus foirées les unes que les autres (les nuits paraissent fluorescentes ! et ça, visiblement, ça ne choque personne).
Quid des comédiens ? La volonté du réalisateur d’avoir un casting hétéroclite et multiculturel vient totalement brouiller les pistes de ce péplum. Oubliez les caucasiens, ici le casting ressemble à la France du XXIème siècle (pour une relecture de Brutus avec un tant soit peu de crédibilité, peut-être aurait-il été préférable de ne pas choisir un algérien (Ramzy Bedia) pour interpréter César ou un acteur d’origine marocaine (Youssef Hajdi) pour Vercingétorix ? Et que dire de nos ancêtres les Gaulois incarnés par une actrice d’originale marocaine (Lina El Arabi) et une tunisienne (Reem Kherici) ? Ce choix de la part du réalisateur est loin de passer inaperçu, cela reviendrait à mettre en scène (pour l’exemple), la révolution iranienne de 1979, exclusivement interprétée par des caucasiens, avouez que cela prêterait plus à sourire qu’autre chose ? Ce serait totalement absurde).
On l’a bien compris, Kheiron a pris d’énorme liberté avec sa comédie (entre le drapeau algérien pour représenter la Gaule, les arts-martiaux pratiqués par les Gaulois ou encore les émirs invités par César), le film accumule les gags ratés et qui tombent tous à plat. Rien ne parvient à être sauvé, encore moins les scènes de cascades (mention spéciale à l’utilisation totalement WTF de la sarbacane !).
Un naufrage industriel unanimement rejeté par le public, consternant de bêtises, tant dans le fond que dans la forme. Gênant du début à la fin, pour ne pas dire pathétique.
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