A la fin du XIXe siècle, Buffalo Bill participe à une tournée itinérante de cirque nommée Wild West, où il reprend à son compte l'histoire de la conquête de l'Ouest. Mais, voyant que le spectacle ronronne un peu, il décide d'engager Sitting Bull comme chef des Indiens, mais peu à peu, les rôles vont s'inverser, de sorte que ce dernier va briller contrairement à son illustre confrère.


Cinéaste assez inégal, mais dont les fulgurances y sont formidables, surtout dans les années 1970 (Brewster McCloud, M.A.S.H., Le privé ou son chef d'oeuvre Nashville), Robert Altman s'attaque à un autre mythe de la civilisation américaine à travers Buffalo Bill, mais ce qui amusant, voire déstabilisant, est la façon dont il filme Paul Newman. Il faut attendre près de vingt minutes pour l'apercevoir distinctement, sans être filmé de loin ou de trois-quart, et il n'a droit qu'à un seul gros plan le magnifiant, lui et ses yeux bleus.... dans les derniers plans ! De plus, son personnage ,'est pas présenté sous le meilleur jour ; veule, alcoolique, mais l'acteur en fait néanmoins un personnage touchant, car rempli de failles. En fait, le véritable héros va être Sitting Bull joué par Frank Kaquitts, qui est l'exact opposé de Buffalo Bill, à savoir digne, beau, flamboyant ; on voit bien sûr un parti-pris d'Altman envers les laissés pour compte du rêve américain, les Indiens en l'espèce, et si le résultat st parfois languissant, ça dure un peu plus de deux heures, le résultat n'est pas si inintéressant.


Dans le reste du casting, on retrouve Burt Lancaster et Harvey Keitel ainsi que deux actrices fétiches dy réalisateur, Shelley Duvall et Géraldine Chaplin. Si la mise en scène se veut correcte, avec beaucoup de plans larges pour montrer le spectacle, l'aspect doré de l'image a de quoi déstabiliser lui aussi, tout comme pour montrer les derniers feux d'une époque révolue.

En tout cas, comme souvent avec le réalisateur, celui-ci fait feu de tout bois, et s'il en renverse beaucoup, il montre un aspect toujours aussi caustique et qui était sa marque de fabrique.

Boubakar
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le 31 oct. 2024

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