Pur film de mise en scène, cette série B d'action constitue une indéniable réussite dans son registre (sinistré dans le paysage français), en dépit de ses grosses lacunes par ailleurs.
Adaptation d'un roman noir de Jérémie Guez, "Burn Out" se révèle en effet décevant en terme d'écriture, à commencer par un scénario aussi prévisible que linéaire, malgré un virage assez inattendu dans la dernière ligne droite.
Pire, les personnages sont des clichés ambulants, à l'image du héros lisse et caricatural, ou des méchants trafiquants manouches.
Il faut alors tout le talent de François Civil, d'Olivier Rabourdin ou du méconnu Samuel Jouy pour donner un peu d'épaisseur et de complexité à ces personnages très manichéens.
En revanche, rien à faire pour sauver le personnage de l'ex du héros, également mère de son fiston, pour laquelle il va prendre tous les risques : malgré ses lèvres pulpeuses et sa poitrine spectaculaire, Manon Azem apparaît terriblement masculine, et la comédienne ne dégage aucune émotion. Résultat : on ne croit pas à ce couple bancal, ce qui pénalise tout le début du film.
Heureusement, on comprend assez vite quel sera l'atout majeur de "Burn Out" : sa capacité à scotcher le spectateur à son siège. La mise en scène de Yann Gozlan se révèle intense et immersive, chaque séquence à moto devenant un véritable shoot d'adrénaline, martelé par un score électro aux sonorités synthétiques et industrielles.
Quelques poursuites à pied viennent encore accentuer la tension ambiante, à l'image de la très belle séquence nocturne dans une cité embrasée par les émeutes.
Les puristes apprécieront en prime quelques trouvailles de mise en scène, tel ce carambolage suivi d'une fusillade, vécus depuis ...le coffre d'une voiture!