Ce n'est un secret pour personne : Roger Donaldson n'est pas un grand réalisateur, comme en témoigne le visionnage de chaque nouveau film. Pour autant, si celui-ci a en mains un bon scénario, il est très probable que le résultat sera très regardable, comme en témoigne ce « Burt Munro » aussi sympathique que plaisant. Rien de révolutionnaire dans ce portrait d'un vieux motard passionné depuis toujours par son « art », mais de la ferveur, du caractère et même parfois de l'émotion, à l'image de ce héros pas franchement comme les autres. En effet, cela nous change des biopics traditionnels de voir ce papy, formidablement interprété par Anthony Hopkins, décidé à aller jusqu'au bout de ses rêves en partant pour Bonneville Salt Flats, endroit mythique pour tous les amateurs de volants... Cela pourrait être chiant comme la mort, c'est constamment touchant et même parfois drôle, l'ami Burt s'avérant en définitive tellement gentil et sociable qu'on s'y attache presque immédiatement, au point de nous intéresser (enfin, pendant deux heures du moins) à la moto, activité dont je me contrefous habituellement... Mais c'est avant tout un film sur la passion en général, ce qui nous fait vibrer, nous transcende qui est à l'honneur ici et particulièrement palpable dans un dernier tiers aussi sensible que parfois décoiffant... Après, c'est vrai que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » en Nouvelle-Zélande et au pays de l'Oncle Sam, qu'importe : « Burt Munro » propose suffisamment de chaleur et d'humilité pour qu'on se laisser porter du début à la fin : un drôle de bonhomme que l'on est pas près d'oublier.