Bye Bye Blondie par Hunky-Dory
Virginie Despentes n'est toujours pas une réalisatrice. Certes, cette adaptation est bien meilleure que son premier essai, "Baise-moi", mais on est toujours loin du compte. Il faut dire qu'en ne faisant qu'un film d'une heure et quarante minutes, elle a du sérieusement raboter son histoire, ce qui ne l'aide pas non plus.
La relation entre les deux héroïnes, puisque Eric du livre devient Frances dans le film, ne prend pas. Le pari de parer à la courte durée du film en insérant beaucoup de scènes physiques est raté. Les rapports Béart/Dalle et Ponsot/Soko ne sentent pas la sueur, la sensualité ou le désir. Ils sont beaucoup trop plats pour retransmettre l'intensité de la relation censée incendier les deux amantes.
Malheureusement, les passages les plus accomplies sont les scènes de bande dans la jeunesse des héroïnes. Celle aboutissant à la rixe entre punks et skins avec comme fond musical "Cayenne" par Parabellum est la grande réussite du film.
Finalement, le grand plaisir de ce film est principalement l'observation de l'univers culturel de Despentes.
Premièrement, la bande originale varie entre le très bon et le très bon : Métal Urbain, les Bérus, LSD, Jad Wio, Siouxsie, Marquis de Sade, OTH, ... Un régal de punk et underground principalement français.
Ensuite, on cherche rapidement et avec plaisir à repérer tous les détails visuels, autant pour ce qui concerne les vêtements et coupes de cheveux des punks, que pour les hommages à travers les t-shirts, les posters, les affiches, à la gloire des Motörhead, Triumph, Out of the Blue, Clash, ...
Au bout du compte, j'oscille entre la satisfaction des progrès de Despentes qui n'a cette fois pas offert un navet comme avec Baise-moi, et la déception de ne pas voir son univers exploité aussi bien qu'il pourrait l'être.