On ne dit jamais assez bien "au revoir"

Bye Bye Blondie est un film intime. Non pas par ce qu'il révélerait la vie de Virginie Despentes. Mais par ce qu'il touche en chacun de nous quelque chose qui n'a pas l'habitude d'être touché.
Et tout cela, d'une façon simple et gracieuse. En s'introduisant doucement dans nos souvenirs pour mieux nous y projeter.
Ces histoires d'amours qui se finissent n'importe comment et qui finalement ne se finissent jamais vraiment. Ces histoires dont on ne parle pas, ou peu. Qui reste gravé en nous et que l'on polit régulièrement, que l'on chérit. Qui nous protège.
Un peu comme une façon de se dire "Je ne pourrai pas être seul/e puisqu'un jour, tout cela reprendra"

C'est aussi un film violent. On est bien loin de "Baise Moi" mais la violence est bien là. Par ce qu'il nous confronte à nos rapports à la folie, la nôtre et celle des autres.
Il nous replonge dans ces tourments d'adolescence où l'on ne sait même plus qui du Monde ou de nous-même faisait le plus chier l'autre.

Monté à deux voix, on suit la rencontre à 16 ans de Gloria et Frances et leurs retrouvailles plusieurs années plus tard. Des années 80 aux années 10. Le film balance, sans jamais vraiment afficher une préférence. C'est aussi ça qui est agréable. Loin d'un passéisme lourd et récurent dans le monde magique du cinéma français, Despentes nous offre un film résolument moderne et tourné vers l'avenir et donc, l'espoir.

Le casting est aussi époustouflant. Pascal Grégory contrôle son personnage à merveille.
Mais surtout, surtout, surtout, Emmanuelle Béart qui irradie d'une beauté toxique l'écran en réponse à la présence radioactive de Béatrice Dalle. Un couple merveilleux et qui restera dans l'Histoire du Cinéma Français. L'alchimie est plus surprenante. On est très loin de ce qu'on a pu voir d'elles précédemment.
Soko, jeune actrice qui monte (Et potentielle future Deneuve/Icône vers 60 balais) apporte au film une fraîcheur nécessaire alors que ses scènes ne sont pas forcément les plus Pump It Up/Alors on attend pas Patrick. Bref, une jeune actrice qui joue la comédie et qui ne se contente pas seulement de chognoter à l'écran en te faisant de la moue comme si elle en achetait en gros à Rungis. Une jeune actrice qui connait son métier.
Seul bémol, Clara Ponsot qui se laisse parfois submergé par sa partenaire et qui retrouve une fragilité un peu détonante pour une jeune skin.

Mention spéciale à la Bande Son (Les Bérus quoi !) et aux 5 dernières minutes où Emmanuelle Béart est tout simplement irréelle de force.

Pour conclure, je pense que les gens adoreront ou passeront à côté. Ne vous y forcez pas, mais sachez que ça vaut le coup.
Et puis, franchement, ça sent quand même le César quelque part.

Dust
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le 8 oct. 2011

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Dust

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