Rares sont les films ayant réussi l'audacieux pari de mélanger western et comédie, « C'est arrivé entre midi et trois heures » en fait partie. Peut-on cela dit vraiment parler de comédie? La réponse est positive pour les deux premiers tiers où, sans tomber dans la grosse rigolade, Frank D. Gilroy parvient à instaurer une ambiance étrange, décalée quant à la relation entre les deux héros, la construction du récit rendant ce dernier à la fois émouvant et ridicule. Il est d'ailleurs vraiment étonnant de voir un western montrer autant de décontraction avec les codes du genre, s'offrant même quelques moments coquins plutôt réjouissants. Mais ce sentiment va ensuite laisser la place à quelque chose de beaucoup plus ironique, pour ne pas dire méchant. C'est qu'il est rudement habile ce scénario nous amenant vers quelque chose de totalement inattendu, à la fois très beau et profondément injuste, sorte de mise en abime cruelle et implacable. Je n'en dirais pas plus afin de ne pas vous gâcher le plaisir, et ajouterais simplement que cette œuvre surprenante, drôle et triste à la fois est l'un des westerns les plus originaux de l'Histoire du cinéma, l'occasion au passage pour Charles Bronson et Jill Ireland de signer deux belles performances. Chapeau!