Ah. Les saligauds! Un veilleur de nuit noir!
C'est arrivé près de chez vous n'a pas de scénario, aucune histoire derrière la pellicule. C'est en réalité un documentaire sur le quotidien de Ben. Cet homme incarné par un énorme Benoît Poelvoorde mène une petite vie nourrie de hobbies et d'occupations peu communes. Tueur en série à temps plein, Ben nous livrera là tous les petits tuyaux de son métier. Une véritable encyclopédie en conseils pratiques, il vous expliquera comment lester un cadavre en fonction de son age, qui braquer, à quelles profession s'attaquer, comment s'y prendre, où trouver l'argent caché... Bref une mine d’expérience!
" Tu vois généralement en début de mois je me paie un petit facteur... Je me lève le matin... Et je prends ma matinée pour récolter les pensions, ce qui me permet, par la même occasion, de repérer les vieux qui ont de l’argent... J’évite par-dessus tout, les jeunes couples qui commencent, tout ça, ça pue la pauvreté... C’est désagréable...
Mais les vieux, hein... Ils ont de l’argent ça c’est sûr... Des vieux pauvres, j’en connais pas... Avares oui hein ! Mais pauvres, non..."
Mais Ben c'est aussi un homme à l'esprit volage, habité par des passions comme la poésie dont il nous fera des petites démonstrations entre deux assassinats. Le film contraste donc rapidement entre une brutalité sans retenue coupée par des interludes lyriques complètement décalés. Poète mais aussi boxeur ou encore musicien, au final la panoplie est assez extravagante. Elle trouve cependant toute sa crédibilité à travers un Poelvoorde qui réussi brillamment à fusionner toutes ces casquettes.
"Tour à tour finaud, tour à tour polisson, tour à tour gangster, mais tour à tour généreux. Quelque soit le montant que tu me demanderas Rémi, toujours, je dis bien toujours, Benoît y pourvoira."
Mais ce qu'on retiendra de ce film c'est un personnage et ses réflexions complètement barrées. Des répliques et scènes cultes comme cette saoulerie autour d'un petit Gregory. Pour l'anecdote ce jeu d'alcool fait référence à l'assassinat en 1984 du jeune Gregory Villemin dont le corps à été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne. Il est ici représenté par une olive lestée d'un sucre, visant en remontant à décider lequel des trois torchés hilares paiera la tournée.
Enfin on en oublierait presque que c'est aussi l'histoire d'un documentaire qui tourne mal. C'est une équipe de tournage qui se fait décimer mais quelque part ça nous laisse complètement indifférent. Comme pour les autres victimes le film nous conditionne à porter un regard ordinaire, rieur et un recul au quinzième degré sur touts ces dommages collatéraux.
"Le tournage euh... s’est arrêté momentanément. Patrick notre... notre preneur de son est... est mort. Ce sont des choses qui... qui ne sont pas faciles à dire et... et j’vais ptête le dire platement mais... ce sont les risques du métier. On en est tous conscient et... je pense que Patrick l’était. On pense tous à toi et à Marie-Paul, qui est la fille avec qui tu v’nais de t’installer et... et qui attend un enfant de toi ! Tchao Patrick, courage Marie-Paul !"
Bref un film à ne surtout pas manquer. De l'humour noir, acide et parfaitement mis en scène par le format documentaire. Pour ceux qui on aimé allez jeter un œil à "Pas de C4 pour Daniel Daniel". Un court métrage de cette même équipe.
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