Impossible de passer à côté du phénomène horrifique de cette fin d'année, projeté en ouverture du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg. Nouvelle adaptation prévue de longue date d'un livre plus que célèbre, marketing à la limite du raisonnable et surtout, carton absolument démentiel au box-office américain (le plus grand démarrage de tous les temps pour un film d'horreur, rien que ça !)... Autant dire que Ça était aussi attendu que redouté. Fort heureusement pour nous, le second long-métrage de Andy Muschietti est une vraie réussite.
Il faut dire que la tâche n'était pas simple pour Warner/New Line, qui devait à la fois contenter les fans du roman de Stephen King mais également les personnes traumatisées par le téléfilm de Tommy Lee Wallace (qui, il faut le dire, a cruellement mal vieilli). Très vite, on constate que le film exploite au maximum le potentiel accordé par sa classification Rated R et offre une atmosphère nettement plus sombre et violente que sa précédente adaptation à l'écran. Aucun détail ne nous est épargné, ce qui rend le cultissime Pennywise bien plus terrifiant qu'autrefois, en plus d'être interprété par un Bill Skarsgard méconnaissable et littéralement possédé par son personnage.
L'interprétation des jeunes héros composant le Club des Ratés est également excellente. Chaque personnage est très vite attachant et aucun ne reste trop longtemps dans l'ombre. De plus, nos craintes sur une éventuelle copie du "style Stranger Things" sont très vite dissipées car Ça s'en détache très vite, notamment par une vulgarité très présente (sans jamais être gênante) qui dénote avec l'univers gentillet voire naïf de la série des frères Duffer. Enfin, il faut également noter un humour très présent et faisant mouche à chaque fois, ce qui permet de détendre l'atmosphère juste après une scène riche en suspense (un peu trop d'ailleurs, dirons certains).
Doté d'une mise en scène très créative par instants et d'un montage rythmé sans être frénétique, Ça est tout ce que l'on peut rêver d'un film de studio efficace. Même les jumpscares (pourtant la bête noire des productions Warner/New Line) sont ici utilisés avec parcimonie et sont à chaque fois très bien dosés, en plus d'être terriblement efficaces. En résulte donc un grand huit fun, qui mérite amplement son succès monstre. On a déjà hâte de découvrir le Chapitre Deux.
[Critique originellement publiée sur CinemaClubFR]