I Scream, You Scream, We All Want Ice Cream
La Manipulation ça a du bon.
Ca reste très intellectuel mais c'est quand même pas mal.
Alors certes sur le moment c'est relativement vide: le coffre fort des sensations reste indemne.
Mais Haneke c'est plutôt une bombe à retardement.
Le froid que j'ai ressenti face à une situation présentée comme excessivement rude (et j'imagine bien que ça l'est) pour les personnages qui malgré tous les efforts d'identification, ne m'inspirent pas la moindre empathie.
Un jeu étrange, faussement réaliste: cet espèce de naturalisme des mauvais films d'auteurs français qui m'insuporte.
Des "secrets" de l'enfance, un thriller dont on attend la conclusion dans la terreur etcetc
Mais tout cela reste caché. Caché sous la banalité du mal.
Banalité que l'on finit par ressentir.
Ce froid, cette indifférence qui devient totale et d'autant plus violente sur ce plan final du péron de ce collège parisien, ou immédiatement le spectateur passe à autre chose: sort de la salle, enlève le dvd de son lecteur, va faire une sieste, achète un muffin au prix exorbitant de 3€50 à la boulangerie du cinéma etc etc : La vie continue.
Face aux atrocités auxquelles je viens d'assister, je passe immédiatement à autre chose.
Quoi de plus violent sinon l'indifférence à la persécution, à l'horreur ?
La vengeance se mange effectivement très très froide et en tant que spectacteur on n'y a même pas droit, cachée sous des tonnes et des tonnes d'individualisation forcenée et d'oubli de nos pairs.
Georges a beau se/nous réchauffer tout au long du film à l'aide de café ou de plat ("attention ca va reffroidir"), je reste de glace.
Merde, j'ai faim.
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